Dans ma période « belge », La Mansarde reste comme une clairière, une belle saison où fleurissent des âmes joyeuses et claires.
Entre-temps, je ne cesse de bouger. Je marche. J’auto-stoppe entre Bruxelles et Charleroi. Maintenant, j’ai des amis ici et là. J’auditionne dans des petites boites ; je ne me souviens pas trop de ce que j’y chante. Je rencontre des autres, des différences. Cela dure deux ans et puis, à nouveau, je vais dériver : mes amis m’ont déjà tant donné que je ne veux plus rien accepter.
Un soir, sans l’avoir prémédité, je sors de la ville. Je marche. Je prends la route du « Sud ». Je ne me rends même pas compte que je men vais. Je suis vêtue d’une salopette verte, chaussée de grosses bottes lourdes ; c’est là toute ma richesse. Je n’ai plus mes papiers, je les ai abandonnés dans un hôtel que je ne pouvais plus régler. Je n’ai plus rien.