Il s’assoit sur le lit, se gratte la poitrine, bâille encore, déjà découragé par tout ce temps qu’il va falloir vivre jusqu’à la prochaine nuit. Chaque minute à éplucher, à ronger ou à sucer, selon ce qu’il trouvera dans sa mémoire, au petit bonheur de l’ennui. Tamara peut-être, à la Sorbonne, le soir de la barricade de l’Odéon. Au fait, pourquoi pas ! C’est loin, loin, mais tout est parti de là ! Ou plus exactement, tout a commencé quand Tamara a reçu un pavé sur le pied. Il l’a soutenue, accrochée à son cou et sautillant, son T-shirt déchiré, oui, elle répétait : « Laisse tomber, ils ne me boufferont pas ! »