quel livre bavard!!!!!!!! Je me suis vraiement ennuye devant cette intrigue pauvre. le personnage principal est exaspérant, lâche, inconsistant.......La romance si on peut l'appeler comme ça est cousue de fil blanc. heureusement que le livre était court, autrement je n'aurais jamais fini. Par contre, excellent style et écriture
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Moi, de mon temps, on allait danser, on savait oublier Karl Marx. Après, on défilait de la Bastille à la Nation en huant les députés ! Ca n'empêchait pas ! Et quand il fallait cogner sur les flics, on y allait. Je parie que tu n'as jamais reçu un coup de matraque sur la gueule !
« Vous avez dû le connaître quand vous êtes venu à Vichy ?
— Qui donc ?
— Le Dr Molyneux ? Celui qui a disparu ? »
Lamireau est obligé de faire un effort pour cacher son embarras. Il a beau en avoir l’habitude, il n’adhère pas encore tout à fait à ce personnage dont le nom, la personnalité, lui ont été imposés par Tamara, il y a longtemps mais ça aussi, c’est une longue histoire. En ce temps-là, il était Maurice Lamireau, autant dire personne. Et depuis… il est comme un chien perdu adopté et baptisé par de nouveaux maîtres. Le nom de Lamireau surgit dans son esprit chaque fois qu’on parle du Dr Molyneux. Le rôle qu’il a accepté de jouer, il ne lui colle pas encore très bien à la peau. C’est comme un masque qui remue et qu’on a envie de lisser, de retendre d’une pression furtive.
Lamireau n’insiste pas. La silhouette qu’il a cru apercevoir… c’était… mais il est habitué à se tromper… Ça recommence, voilà tout. Et quand on regarde à travers un trou minuscule !… Il boit son café et se risque dans la rue. Il sait bien qu’ils ne vont pas lui tirer dessus ! Ils ont sûrement imaginé un plan plus habile. Mais c’est instinctif, il courbe le dos et court presque jusqu’à la papeterie du square. Un cahier d’écolier suffira. Il n’a pas l’intention de raconter sa vie ! Simplement, l’enchaînement des faits pour tâcher d’y voir clair ; ses notes ne sont destinées qu’à lui. Il les mettra sous clef, et avant de quitter la France, il les détruira.
— Tu viens à une manif avec un sac ? Et tout le reste, je parie ? Le rouge à lèvres, la poudre… Tu es gonflée !… Franchement, tu viens en curieuse, hein ?
— Imbécile ! » murmure-t-elle. Le mot ne veut pas être méchant. Il ressemble à la tape qu’on donne sur le museau d’un chien trop empressé. Lamireau est soudain furieux.
« Ça va, dit-il rageusement. Allez, à cheval, qu’on en finisse. » Il la ramasse brutalement, la serre contre lui, sent un sein qui flotte, mais les seins, il s’en fout. Ce qu’il veut, c’est larguer au plus vite cette… comment, déjà ?… cette Tamara, venue au quartier Latin pour… oui, pour quoi faire ? Son droit ! Tu parles !
Il s’assoit sur le lit, se gratte la poitrine, bâille encore, déjà découragé par tout ce temps qu’il va falloir vivre jusqu’à la prochaine nuit. Chaque minute à éplucher, à ronger ou à sucer, selon ce qu’il trouvera dans sa mémoire, au petit bonheur de l’ennui. Tamara peut-être, à la Sorbonne, le soir de la barricade de l’Odéon. Au fait, pourquoi pas ! C’est loin, loin, mais tout est parti de là ! Ou plus exactement, tout a commencé quand Tamara a reçu un pavé sur le pied. Il l’a soutenue, accrochée à son cou et sautillant, son T-shirt déchiré, oui, elle répétait : « Laisse tomber, ils ne me boufferont pas ! »
1960. Meurtre en 45 tours, film français réalisé par Étienne Périer, d'après le roman À cœur perdu, avec Danielle Darrieux, Jean Servais et Michel Auclair.