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Critiques de Borris (27)
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Charogne

1864, département de l'Aude, contrefort des Pyrénées. Après un long et ardu voyage à travers les montagnes sur un sentier rocailleux, le maire, Joseph, arrive enfin au village, non sans être essoufflé. Il apporte ici et là les quelques bonnes nouvelles de la ville aux habitants. Que ce soient chez les Roussel ou les Brunelin, deux familles qui se déchirent depuis des années mais dont le maire essaie de contenir les rivalités. En arrivant chez lui, il est étonné de voir son fils, Jean, en train de lire, la main si entaillée que Motus, l'ouvrier muet, a dû le renvoyer. Ne voulant pas le laisser seul au champ, Joseph s'en va lui donner un coup de main. Mais, sous cette chaleur accablante, il fait une crise cardiaque et meurt brutalement. Sans église, écroulée depuis des années, et sans mairie, les habitants ne conçoivent pas d'enterrer leur si charitable maire sans cérémonie. Aussi est-il décidé que quatre hommes, les fils Brunelin et Roussel, Motus et un certain Jules, descendront le cercueil à mi-parcours, à "La pause des morts", tandis que le curé montera jusqu'à eux. Jean part devant prévenir l'homme de la paroisse. Le périple va se révéler mouvementé tant par la météo orageuse que par les lourds secrets et révélations inattendus...



Joseph, personnage rondouillard généreux et serviable, meurt tragiquement. Afin d'être béni avant d'être enterré, une délégation de quatre hommes vont aller à la rencontre du curé. Ce cortège funèbre va peu à peu être confronté aux éléments de la nature mais aussi aux révélations des quatre hommes. Des révélations terribles qui vont faire entrevoir la vraie personnalité du maire. Au scénario, Benoît Vidal et Borris nous offrent un album rural étonnant et nous plongent dans une ambiance de plus en plus tendue et dramatique. Ce scénario retors et finement mené, jusqu'au dénouement inattendu, prend une nouvelle tournure dès lors que le cortège prend la route. Ajouté à cela, des conditions météorologiques tempétueuses et un sentier difficilement praticable. Un album noir et haletant servi par un dessin semi-caricatural expressif. Les couleurs sépia et le trait anguleux nous transposent dans un monde rural rude.

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Charogne

Ambiance petit village montagnard pittoresque.

Seulement le pittoresque bucolique, ça va un moment.

C'est certainement ce qu'a du se dire Joseph, maire respecté de ce hameau enchanteur, en décidant de casser sa pipe.

L'enterrer sur place, impossible sans la bénédiction du cureton.

Solution de repli, le descendre à flancs de montagne, porté par quatre solides gaillards, et donner rendez-vous à mi-parcours à m'sieur le curé afin que ce dernier officie.

Et c'est là que le récit prend tout son sel.

Les apparences sont souvent trompeuses et les secrets familiaux jamais bien loin.

Faites cohabiter de force deux compères aux familles foncièrement antagonistes, mandatés par le village pour transporter le cercueil du défunt, et c'est l'assurance d'une coloc' foireuse dans les grandes largeurs.



Si le récit est amer, il n'en demeure pas moins rafraîchissant.

Le thème est original et son traitement parfaitement orchestré.

De cette longue et éprouvante marche se révèleront les rancoeurs ancestrales, les non-dits politiquement incorrects.



De magnifiques planches naturelles bicolores pour sublimer cette tragédie en devenir.

À découvrir de toute urgence !
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Charogne

En 1864, le maire d'un village reculé de l'Aude apprécié de tous ses concitoyens a une attaque et meurt en fauchant un champ. le problème, c'est que le toit de l'église n'a pas été réparé et que le curé ne montera pas jusqu'au village pour les funérailles. Il va donc falloir amener le corps jusqu'à lui. ● Quelle bonne surprise que cette bande dessinée inspirée d'une histoire vraie, au scénario charpenté et aux dessins superbes, en noir et blanc et sépia ! Certes, le thème n'en est pas joyeux, mais quel plaisir de lire une histoire aussi bien construite et qui tient en haleine de bout en bout ! ● La ruralité et la misère sont somptueusement mises en images. Les personnages, à la personnalité bien définie, ont des trognes pas possibles. Quelques jurons en occitan parachèvent l'effet de réel. ● Deux bémols : les transitions entre l'histoire et les flash-back sont un peu confus et la fin trop ouverte ne m'a pas plu. ● Mais ces points sont mineurs. Je remercie blandine5674 pour son conseil avisé et à mon tour je recommande vivement ce superbe ouvrage.
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Charogne

Village des montagnes pyrénéennes en 1864. le Maire, seul lettré, descend régulièrement en ville pour aider les villageois, par exemple en faisant la transaction de bijoux en cette période de temps si dures. Mais tout change quand il décède. le toit de l'église est tombé et le pont pas réparés, faute de moyens. Ils ne peuvent quand même pas l'enterrer sans cérémonie. Comme le curé refuse de monter, ils vont descendre le cercueil par des chemins escarpés sous une tempête. L'occasion pour deux membres de familles qui se déchirent de régler leurs comptes et de comprendre comment le Maire était réellement. Il est temps de régler tout ça. Un bon scénario aux dessins sombres sublimes bien adaptés pour cette descente dans la noirceur humaine. Lu deux fois, ce qui est rare pour moi. Une fois pour les dessins en priorité, l'autre pour la trame de l'histoire.
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Charogne

Les notes de la dernière page, lues presque involontairement avant l'ensemble de cette bande dessinée, ont finalement renforcé mon intérêt pour celle-ci. Car l'idée d'avoir inséré cette fiction au sein de quelques faits réels et en des lieux réels est une réelle plus-value dans une histoire assez noire qui révèle les sentiments les moins reluisants de l'humain.



Le transport du cercueil de celui que l'on aurait pu croire un très brave homme au long d'un sentier périlleux de montagne s'avère un déroulé de conflits entre les porteurs, confrontés à la dureté de la tâche, aux aléas du chemin, à l'intervention des ours qui finissent par tenir en haleine le lecteur, même dubitatif.



Il faut quand même revenir quelquefois en arrière pour bien intégrer les péripéties, analyser les flash-back, et garder le fil.



Les dessins sont aussi noirs que l'histoire, les physionomies des personnages pas à leur avantage, leur dureté exprimant aussi bien leur souffrance que leur haine.



Les planches sans texte, assez nombreuses, laissent au lecteur le soin d'admirer en imaginant. Les oiseaux noirs de la dernière page viennent conclure une BD originale et assez prenante.



















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Charogne

Il m'a fallu deux lectures pour bien m'imprégner du climat de ce roman graphique car à la fin de la première j'avais le sentiment de n'avoir pas compris toutes les subtilités du scénario. Les illustrations m'ont profondément impressionnée par la rudesse des traits, la noirceur de l'ambiance, ces visages dessinés à coup de serpe crayon, expressifs, des tons gris, noir, jaunasses tout en dégradés, délavés....



Je reprends le lendemain l'ouvrage pour une deuxième lecture m'attachant plus à la narration et aux dialogues, au fond de l'histoire et là je prends une claque, car je m'étais totalement fourvoyée. Je ne  veux rien dévoiler ( car je n'aime qu'on me dévoile la fin d'un récit  alors je l'applique également) mais ce qu'il en sort c'est une vision d'événements totalement fausse, ne jamais se fier aux apparences, la confiance est parfois mal placée.



Dans ce village de l'Aude en 1864, coupé du monde, isolé, dévasté par le choléra dans le passé, le maire, comme dans beaucoup de communes, est une figure marquante, respectée et quand il décède il faut trouver des volontaires pour parcourir le chemin à flanc de montagnes afin que le curé puisse le bénir avant de le porter en terre. Peu de volontaires, il faut dire que le choléra a décimé les habitants, et puis il y a à faire, les moissons etc... mais tout de même, c'est le maire et il faut lui rendre ce dernier service pour tout ce qu'il a donné à la commune.



Comme dans tous ces petits villages il y a des jalousies, de la haine parfois (sans toujours en connaître l'origine), des préjugés. On s'aime ou on se déteste sans trop savoir pourquoi et il suffit parfois de peu de choses pour se découvrir sous un autre jour.



Et le chemin va être long et rude, les éléments vont être contre eux : orage, pluie, faune, nuit et puis le cercueil est lourd, les odeurs se répandent..... Les quatre hommes porteurs vont en profiter pour régler certains comptes, avouer certaines choses. Motus, le muet, lui ne dit rien mais écoute et va devenir la voix de la vérité.....



J'ai eu un peu de mal à me situer par rapport aux différents personnages, familles ainsi que les événements dont il est question, d'où la nécessité de la deuxième lecture, reprendre la chronologie des faits, mais au final quand on saisit le sens et la "morale" de cet procession funèbre, on est glacé.



Ce n'est pas mon style d'illustrations préféré mais elles sont tout à fait en adéquation avec l'histoire, le thème. Elles rendent tout à fait le climat de l'histoire, la rudesse des situations.



J'aime (je le dis et le redis) quand un ou des auteurs m'emmène sur un chemin et bifurquent vers un autre. Je n'ai pu m'empêcher de penser à La Loterie que j'avais lu il y a quelques temps....



Merci à ma bibliothèque de l'avoir mis en avant car de moi-même je ne sais pas si je l'aurai lu. Charogne, le titre résume au final totalement ce roman graphique !
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Charogne

Nous sommes en 1864 dans un village du Pays de Sault, au pied des Pyrénées. La vie y est sacrément difficile, le choléra est passé par là, la terre est ingrate, la misère guette les pauvres gens et les familles s'entre-déchirent... Mais c'est un peu comme partout ailleurs dans les zones rurales oubliées des fées.

Et puis le hameau n'a plus d'église, le toit est tombé et les ressources ont tant manquées qu'ils n'ont pu la réparer. D'ailleurs, Monsieur le Curé refuse d'y monter car ce ne serait pas chrétien d'officier dans une église délabrée…

Monsieur le maire, seul instruit du village sachant lire et bien parler, joue le bon apôtre auprès des habitants en faisant généreusement don de sa personne et de son temps...

Mais un jour, il s'en vient à décéder. Macarel !

Et comme le curé ne daigne pas monter, il faut bien que ce soit le mort lui-même qui - aidé par quatre pauvres diables - fasse un petit bout de chemin à son encontre pour descendre là où la clémence de Dieu atteint encore la terre.

Le temps se gâte. Les langues se délient. On frôle la catastrophe…

Un très beau dessin de Borris et un scénario accrocheur pour cet album qui vaut franchement le détour !
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Charogne

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HISTOIRE DE TERROIR



C'est imaginé sur des faits reels d’il y a cent cinquante ans. Donc cela se passe il y a cent cinquante ans dans une région et un village pauvres et perdus avec des gens qui marchent pieds nus ou en sabots et qui parlent le patois, pardon, l'occitan, pardon, le catalan. On ne sait plus ce qu'il faut dire avec tous ces intégristes...



L'histoire est magnifiquement dessinée, aquarelisée sepia. Les paysages et les portraits sont remarquables. Ce n'est pas bavard. Et la mise en scéne des images et des expressions est si parfaite que cela évite les commentaires.



Oh ce n'est pas le sujet du siècle. Il y a un petit denouement. Il faut s'immerger dans l'ambiance. C'est cela qui est interessant. Et cela le fait parfaitement.









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Charogne

Voilà une charogne qui fleure bon le thriller psychologique !

Servie par une narration graphique puissante ( certaines planches n'ont pas de dialogues, et c'est juste magnifique ), l'histoire nous raconte la descente aux enfers de jeunes d'un village isolé qui doivent convoyer la dépouille du maire au village d'en-bas afin de le faire bénir par le curé. C'est évidemment l'occasion d'en apprendre plus sur les secrets, les rivalités des familles.

Parfois, la charogne n'est pas celle qu'on croit.



Le quatrième de couverture :



" - Si le corps est pas béni par un prêtre, Joseph ira pas au paradis.

- Mais il y est déjà au paradis ! Vu l'odeur qu'il dégage d'ici, c'est évident qu'il y est déjà là- haut !"
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Charogne

Que nous ont concocté-là Benoît Vidal et Borris ?

Quelle belle immersion dans les Pyrénées d'antan !



Voilà offert à nos yeux une histoire de terroir, du cru, en immersion dans un village isolé en 1864, coupé du monde par la rudesse des accès et la vérité de la montagne (relief escarpé, animaux sauvages, météo délicate, maladies mortelles). Ça sent les croyances aveugles et les vieux dossiers, le labeur et le respect des personnalités locales, sans oublier le poids de la communauté.



Une narration pleine d'humanité, façon Marcel Pagnol ou Marcel Aymé, qui prend un tour tragique à l'image de "L'Été meurtrier" de Sébastien Japrisot (adapté par Jean Becker) ou L'Eau des collines de Pagnol (le diptyque constitué de Jean de Florette et Manon des sources, adapté par Claude Berri).



Au plus proche des petites gens, de leurs querelles intestines, leurs travers, l'on accède aux charmes d'une époque. C'est rude, humain et puissant. Sombre sans jamais être pesant. le traitement d'une justesse folle, fait tout passer. Le dessin de Borris m'a totalement conquis, on sent les coups de crayon, l'esquisse, le trait bref, croqué sur le vif. Le scénario est béton, vraiment, une belle réussite que je garderai longuement en mémoire.



Huit ans après "Lutte majeure" qui avait déjà emporté mon adhésion, Borris s'inscrit décidément dans les histoires humaines porteuses de fond et de sensibilité.
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Charogne

Rendre hommage aux morts peut s'avérer difficile lorsque l'on vit en pleine montagne et que le curé refuse de venir bénir le corps. Il va falloir des volontaires pour porter le cercueil dans les sentiers escarpés afin que le macchabée repose en paix. Aventure risquée.



J'ai adoré ce roman graphique, son histoire, ses illustrations, les teintes utilisées, les thèmes abordés. Les secrets sont des choses qui tronquent la réalité et il suffit parfois qu'ils soient révélés pour que tout change, dans le bon comme dans le mauvais sens.

C'est une lecture addictive mais sombre, où la nature humaine ne se montre pas sous son plus beau jour.
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Lutte majeure

La bataille de Léningrad a été occulté par celle de Stalingrad qui a marqué le tournant majeur de la Seconde Guerre Mondiale avec la victoire des soviétiques. Aussi, cette oeuvre voulait mettre l'accent sur le siège terrible de cette ville qui a fait près de 1800000 victimes aussi bien chez les civils que chez les militaires. Cette seule bataille qui a duré près de 900 jours a été plus meurtrier pour l'Union soviétique que toute la Seconde Guerre Mondiale pour les Etats-Unis, l'Angleterre et la France réunis !



Il est vrai que l'accent sera mise sur un fait civil qui aura plus de poids que l'aspect purement militaire. Il s'agissait ni plus ni moins que d'un concert philharmonique de la 7ème symphonie de Dimitri Chostakovitch à la date même qu'Hitler avait choisi pour envahir totalement la cité de Léningrad c'est à dire le 9 Août 1942. Bref, il s'agissait de donner un message d'espoir au monde entier au milieu de tant de morts, tant d'atrocité et tant de souffrances. C'est également un message de fierté pour dire que Léningrad tenait bon face à l'horreur et la barbarie. Bref, ce n'était pas si absurde que cela ! Il y a des symboles qui sont plus puissants que les armes.



J'ai été profondément touché par le sort de ses habitants qui mourraient de faim au point d'être obligé de manger leur animaux domestiques et même des rats. Je crois qu'il faut s'interresser à ce genre de chose pour apprécier la vie de nos jours.



Le dessin au pinceau et à l'encre de Chine apporte une dimension tout aussi majeure que la partition. La musique adoucit les moeurs. Cela sera d'autant vrai en abordant cette oeuvre abordée sous la forme d'une fiction animalière sans doute pour amoindrir la triste réalité de l'époque meurtrière. Au final, une très belle symphonie !



J'ai eu la bonne surprise en cette fin d'année 2010 de découvrir que ce titre est en compétition officielle à l'occasion du prochain festival d'Angoulême. Je ne m'étais pas trompé sur ce coup de coeur. Ce n'est pas une production commerciale, c'est une oeuvre de qualité !

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Charogne

L'auteur a crée une histoire totalement imaginaire mais à partir de certains éléments véridiques. Il y a tout d'abord un village dans l'Aude assez reculé du monde où il n'y a qu'un seul sentier assez étroit. Il y a également un curé qui a refusé d'y loger car les habitants n'auraient pas assez donné d'argent pour réparer le toit de l'église. Il y a enfin une épidémie de choléra qui aurait eu lieu en 1854. A partir de tout ces éléments, on organise une marche funèbre suite au décès prématuré du maire.



Je n'ai pas trop aimé cette mentalité et ces comportements de petits clochers et de tromperies cachées. Le final sera malheureusement assez confus. Au final, c'est assez sordide ce que reflète bien d'ailleurs le titre de cet ouvrage. Une fois lu, cela sera sans doute vite oublié. Reste néanmoins un bon exercice de style sur une façon de faire un peu inédite et originale de la part des auteurs.
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Charogne

Tout commence au village où le maire passe de famille en famille, résout les petits tracas du quotidien, prend des nouvelles. Hélas, alors qu’il aide Le Muet aux champs, il est pris d’une attaque et décède soudainement. Toute la communauté est unanime : il mérite le meilleur des enterrements à commencer par l’extrême onction. Sauf que depuis quelques temps, le prêtre refuse de monter jusqu’au village pour une obscur querelle financière… Aussi, le village désigne quatre hommes parmi les plus robuste pour faire tout le trajet jusqu’au curé. Un trajet qui durera une longue, une interminable journée.

Chacun des personnages cache de lourds secrets, des secrets inavouables dont personne ne soupçonnerait l’existence…

Tensions, rivalités ; ce chemin de croix sera l’occasion de percer bien des abcès, de déterrer haine et rancœur. [...]

Le graphisme tout en noir et blanc, jouant beaucoup sur les ombres, sec et nerveux, ajoute une atmosphère crasse. Aussi crasse que ces hommes, que leurs âmes, que leurs secrets. On se sent enfermé dans cette histoire, dans ce graphisme comme s’il s’agissait d’un huis clos alors même que les personnages sont en plein air. Des personnages aux gueules caractéristiques, un peu cassées, des visages marqués, burinés, typique d’une ambiance rurale de l’époque. [...]

Une excellente BD, qui par ses personnages, n’est pas sans rappeler du Chabouté ou du Davodeau. C’est noir, c’est drôle, c’est surprenant. Une BD à lire en gardant à l’esprit qu’il faut toujours, toujours, se méfier des apparences !
Lien : https://leschroniquesviennen..
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Charogne

Un beau dessin au crayon. 1864 Un récit tiré d'histoires racontée dans le pays de SAULT, un petit village de l'AUDE. Un voyage de quatre hommes qui portent un cercueil... Apparemment il faut se méfier des apparences !
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Lutte majeure

Un ouvrage sur un thème un peu surprenant, le siège de Leningrad. L'aventure se déroule en 1942, l'auteur a choisi de représenter les personnages avec des têtes de vache et de raconter un épisode important de la bataille de Leningrad, coté "musiciens".
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Lutte majeure

« Lutte Majeure » revient sur une page historique du long siège qu’a subi Leningrad durant la deuxième guerre mondiale. C’est dans cette ville assiégée par les troupes de la Wehrmacht que Staline, à des fins propagandistes, décide de faire jouer la septième symphonie, la dernière création de Chostakovitch.



Céka (« Billy Wild ») se concentre donc sur l’organisation de ce concert historique, joué ce fameux soir du 9 août 1942. Délaissant les affrontements entre nazis et soviétiques, il se concentre sur des assiégés qui, malgré la misère et la faim, vont tout faire pour que l’événement aie lieu et ainsi montrer un bel exemple de résistance. Les conditions de vie difficiles des habitants sont particulièrement bien rendues et ces quelques notes de musiques qui s’élèvent au milieu de la désolation et du chaos allient surréalisme et beauté.



À l’instar de « Maus: Un survivant raconte », Borris a opté pour des personnages zoomorphes, donnant ainsi vie à des cochons humanoïdes au fil des pages. Ce choix n’est pas particulièrement dérangeant et la colorisation de Brice Follet contribue à plonger le récit dans une ambiance étouffante et oppressante.



Un très bon one-shot !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Charogne

Au XIXème siècle, dans un petit village de l’Aude, le maire est apprécié de tous car il est toujours présent pour venir en aide à ses administrés. Quand celui-ci décède brutalement et que le curé refuse de se déplacer car le toit de l’église n’a pas été réparé, la population trouve finalement une solution afin que le défunt reçoive malgré tout les derniers sacrements.



Quatre hommes sont alors chargés de porter le cercueil à la rencontre du prêtre en empruntant un sentier escarpé dans la montagne. Le périple de ce cortège insolite va peu à peu prendre une tournure inattendue et se transformer en règlement de comptes.



La tension monte au fil des pages et les rancœurs s’enveniment lors de ce voyage qui réserve au lecteur bien des surprises. D’autant plus que la procession n’est pas arrivée au bout de sa peine car elle doit faire face au poids du cercueil, à l’orage et la pluie, ainsi qu’à des éboulements qui obligent les quatre paysans à changer de trajectoire.



Les couleurs et le trait caricatural renforcent l’atmosphère lourde et moite de ce récit. Et, c’est finalement lorsque l’on découvre l’étonnant dénouement de cette histoire que l’on comprend la double signification du titre de l’album. Une intrigue habilement menée qui ne nous offre aucun temps mort.



Un one-shot surprenant avec cette balade macabre qui vire au drame. Quand tout dérape et que les secrets remontent à la surface, on obtient un singulier huis-clos rural à l’ambiance étouffante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Lutte majeure

Synopsis éditeur : « 1941. L’armée allemande lance l’Opération Nordlicht (« Aurore Boréale ») : la prise par les nazis de la ville de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg). L’entreprise s’avérant vite impossible, l’attaque se transforme en siège, le plus long sans doute de toute l’Histoire : du 8 septembre 1941 au 18 janvier 1944, soit 900 jours ! Il fera 1 800 000 morts – mais jamais la ville ne tombera…



C’est une partie de l’histoire de ce siège – et surtout de la résistance héroïque qu’opposèrent les Russes à leurs envahisseurs – que raconte Lutte Majeure, à travers un épisode presque dérisoire mais néanmoins hautement symbolique survenu en 1942 : l’ordre formel donné par Staline de reformer l’orchestre symphonique de la ville et de lui faire interpréter publiquement la 7e symphonie de Chostakovitch dans la ville assiégée, afin de galvaniser le patriotisme de la population. On savourera le titre choisi pour l’album par Céka et Boris Joly à la lumière du titre complet de cette œuvre musicale : 7e symphonie « en ut majeur »…



L’entreprise, à la limite de l’absurde, atteindra néanmoins ses objectifs : créer un petit moment d’éternité qui réussit, le temps de quelques mesures, à faire oublier toutes les privations aux assiégés. Et proclamer à la face du monde d’alors que l’URSS ne baisserait jamais les bras face à l’agression nazie ».



-



Céka et Borris ont fait le choix d’une fiction animalière pour nous faire revivre cet événement historique. Une parenthèse musicale qui semble assez dérisoire compte-tenu du contexte global.



En ouvrant l’album, un léger mouvement de recul. L’ambiance graphique est sombre et j’ai eu du mal à accepter ces personnages anthropomorphes aux faciès de cochons. Depuis, j’ai appris que Borris avait pris l’habitude depuis longtemps de dessiner ses personnages ainsi. Il n’y a donc pas, dans cet album, de symboliques particulières comme c’était le cas dans Maus d’Art Spiegelman (les Juifs en souris, les Allemands en chat, etc). Rapidement, j’ai apprécié ces personnages expressifs et certains dessins aériens où l’on voit les personnages transcandés par la musique. A travers ses choix graphiques, Borris nous fait ressentir également tout le poids du quotidien d’une guerre côté civil, tout le poids de leurs souffrances et de la mort omniprésente. Durant les nombreux passages muets, j’ai ressenti leur abattement à vivre cette tragédie.



Le scénario de Céka œuvre en sourdine et, de manière imperceptible. Il monte en intensité et se révèle dans les dernières pages de l’album. L’intrigue est préservée et mise en valeur pour que la Petite Histoire dépasse bientôt la Grande. Les personnages gagnent en présence durant la lecture, leur fragilité nous touche. Ils sont humains, la musique les aide à survivre dans cette vie où cannibalisme, recherches de rations alimentaires, vols et délation rythment leur vie.



Cet album m’a fait penser au film Les virtuoses (autre contexte social, même émotion).



Un album étonnant que j’ai trouvé assez terne pendant une bonne partie de la lecture. Son dénouement met en lumière tout ce qu’on percevait jusque-là et donne une portée incroyable à ce récit.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Charogne

Pyrénées, 1864... Le maire est mort, il faut descendre le cercueil à dos d'homme par le sentier pour le faire bénir... L'orage et la pluie arrivent...

Attention pépite...

Primé en 2018 au festival du polar de Cognac, ça a été une vraie découverte pour moi... Ambiance tendue dans des tons gris, une histoire pas aussi simple qu'elle n'en a l'air...
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