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Citation de collectifpolar


Javid est allongé sur son lit. Il s’y est recouché juste après la première prière du matin et garde les yeux fermés, endormi ou feignant de l’être. De temps en temps, son ventre gargouille, il a faim. Ils ne leur ont rien donné à manger avant le lever du jour et c’est le ramadan, il lui faudra donc maintenant patienter jusqu’au coucher du soleil. Une contrariété de plus.
Son fixer ne lui a plus dit un mot depuis la veille mais cela ne dérange pas Peter. Lui-même n’a pas ouvert la bouche ni quitté la fenêtre où il s’est installé à l’aube. Réveillé par les messes basses incantatoires de son compagnon, il n’a pu retrouver le sommeil ensuite. Leurs volets sont clos, verrouillés par un cadenas solide, mais à travers les arabesques taillées dans le bois il peut apercevoir un jardin en contrebas, avec sa pelouse tondue au cordeau et ses banians. Trois sentinelles discutent à l’ombre de l’un des arbres, en ourdou, la langue du Pakistan. Ils sont armés de fusils d’assaut mais ne ressemblent pas aux hommes qui les ont escortés jusqu’ici, ils n’ont pas l’air de talibans.
C’est la première chose qui a rassuré le journaliste hier soir, à leur arrivée, quand les cagoules de jute leur ont été retirées, juste avant d’être enfermés dans cette chambre. Fayz, le chauffeur à la kalachnikov, et ses frères d’armes rejoints à la frontière avaient disparu. Il ne restait plus que ces gardes-là, à l’allure beaucoup moins rude. Plus tard, lorsqu’un serviteur est venu les chercher avec déférence pour le dîner, Peter a su, il ne leur arriverait rien.
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