IN MEMORIAM
I
[...]
Mais qu'à jamais le vent bien loin des bords m'emporte
Où jai, dans d'autres temps, suivi des pas chéris,
Et qu'aujourd'hui déjà ma félicité morte
Jonche de ses débris !
[...]
Hélas ! avec l'amour ont disparu ses charmes ;
Et sous ces grands sapins, au bord des lacs brumeux,
Je verrais se lever comme un fantôme en larmes
L'ombre des jours heureux.
[...]
Comment pourrais-je encor, désolée et pieuse,
Par les mêmes sentiers traîner ce cœur meurtri,
Seule où nous étions deux, triste où j'étais joyeuse,
Pleurante où j'ai souri ?
[Louise Ackermann]