Citations de Djohar Si Ahmed (23)
Ainsi l’émergence des phénomènes paranormaux pourrait être comprise comme l’actualisation d’un sens-énergie potentiel, ce qui donnerait une sorte d’ « incarnation » au concept d’énergie psychique : soit dans les rétro ou prémonitions, soit dans les P.K., soit encore dans le corps réel.
L’entraînement à la télépathie, dans la mesure où il invite le sujet à lever ou parfois à fermer ses barrières, révèle chez certains sujets, et de façon qui pourrait être dramatique (dans un autre contexte), les failles, les inadéquations, l’absence, ou la rigidité de ces mêmes barrières. […]
Si les barrières psychiques sont inexistantes ou trop poreuses, les exercices consistant à démêler ses propres matériaux, des matériaux de l’agent, apprendront peu à peu, au percipient […] à préciser la bipartition entre ce qui vient de son monde intérieur et ce qui lui vient d’autrui.
La théorie des champs morphogénétiques […] postule une efficience immanente de toute forme nouvellement créée. Toute nouvelle forme, en effet, s’élabore et se crée au prix de difficultés parfois extrêmes. Mais une fois créée, elle suscite, de façon immanente […] sa réactualisation en tout lieu du monde susceptible de la faire advenir. Toute objet, physique ou psychique, peut être considéré comme forme : solutions chimiques, cristaux, pensées, archétypes, ailes de papillons, etc.
Cet originaire, dont la production est le pictogramme, c’est-à-dire une représentation/affect condensant toutes les informations reçues de soi, et de l’autre, sans aucune possibilité de les distinguer, est, selon moi, le berceau de la perception paranormale où Energie et Sens sont indissolublement liés.
Ma démarche consiste pour l’essentiel, à chercher avec la famille le sens caché des manifestations, et à réinjecter ce sens dans la dynamique familiale, tout en amenant ses différents membres, au cours de ces longues heures de véritable thérapie familiale, à une élaboration et à une métabolisation des conflits qui les habitent et les hantent sous cette forme pour le moins singulière.
[Le concept de synchronicité] peut être évoqué chaque fois que le principe de causalité n’explique pas le lien qui unit deux ou plusieurs faits.
La télépathie est une croyance idéaliste et antisociale en des pouvoirs supranaturels de l’homme ; cette croyance considère comme réels des phénomènes qui, étant donnés le temps et l’espace, ne peuvent absolument pas être perçus.
-Encyclopédie soviétique, 1956-
[Selon Frédéric Myers], il existerait donc non seulement une communication possible entre les parties supraliminales et subliminales de l’individu, mais également entre les parties subliminales de plusieurs individus ; autrement dit, entre l’inconscient et le conscient, et entre les inconscients ; mais cela ne sera formulé que par les successeurs de Myers : Janet, Freud et Jung.
La télépathie serait [pour Jan Ehrenwald] le premier véhicule de la communication ayant son berceau au sein de cette symbiose précoce [entre la mère et l’enfant] ; elle aurait un caractère archaïque et fonctionnerait donc selon les modalités du processus primaire.
Ces techniques d’entraînement à la télépathie contribuent à la restauration des barrières psychiques, à la restauration de la fonction de contenant, à la séparation des productions du Moi et du non-Moi, et au dépassement de la relation d’emprise à laquelle le sujet pourrait être assujetti.
Freud avait conçu un modèle du fonctionnement mental, dans une référence implicite à un univers euclidien, où l’espace est à trois dimensions et où le temps est linéaire […].
Si nous posons une possible compréhension de l’inconscient, dans une référence non plus implicite à Euclide, mais plus explicite à Einstein, nous pourrions concevoir un possible déploiement de l’inconscient et de ses productions dans un univers à quatre dimensions, où la dimension du temps et les dimensions de l’espace seraient rigoureusement équivalentes.
La présence d’un élément conflictuel, refoulé ou réprimé, semble être une donnée favorisant la perception télépathique ou prémonitoire d’événements faisant écho au conflit ou à la problématique du sujet.
Certains psychotiques sont parfois capables de nous annoncer naturellement ce que nous venons de vivre, de dire, ou ce à quoi nous pensons. Cette perception télépathique de ce qui se déroule dans la psyché de l’autre, que cet autre soit le thérapeute, l’institution, le groupe ou la famille n’est pas sans nous surprendre, nous choquer, voire nous ébranler très fortement.
Dans le cas de la famille Lemerle nous sommes en face d’un véritable imbroglio d’affects et de pulsions. L’hypothèse la plus vraisemblable est que l’appareil psychique familial s’est mobilisé avec force pour produire, ou plutôt hurler et/ou gémir dans les murs les souffrances vécues à des degrés différents par chacun des quatre membres de cette famille.
Visions ou rêves d’événements anticipés… Cette capacité prémonitoire de la psyché m’a souvent amenée à inviter mes patients […] à associer sur des événements ou des situations advenues depuis le rêve, et non plus uniquement avant le rêve. A maintes reprises, un éclairage saisissant a pu être apporté, confirmant la relative fréquence d’éléments prémonitoires ou télépathiques dans le rêve.
[…] Ehrenwald a analysé le rôle des perceptions paranormales dans la genèse de l’hostilité paranoïde : il fut le premier à appliquer l’hypothèse PSI à la compréhension de psychoses paranoïdes et paranoïaques.
Une prestation médiumnique réussie place de toute évidence le médium dans une position identificatoire proche de ce que Kohut (1971) a pu décrire sous le terme de « transfert narcissique idéalisant ». […] L’échec d’une prestation est donc l’équivalent d’une véritable perte d’identité à laquelle le médium fera l’impossible pour se prémunir.
Les psychanalystes qui se sont penchés sur la parapsychologie ont eu pour souci majeur de resituer le paranormal dans la dynamique du fonctionnement mental. Le paranormal est ainsi appréhendé au même titre que tout matériel psychique : possible expression d’une problématique conflictuelle, d’un désir non exprimé, refoulé ou déplacé, ou encore révélant les grandes lignes de force de l’organisation inconsciente d’un sujet ou d’un groupe familial.
La démonstration de l’existence du paranormal n’est ni plus ni moins possible que celle du fantasme ou même de la pensée.
La reconnaissance donnée au patient de la réalité de sa perception, désaliénant le sujet, peut amener le dénouement d’une crise aiguë ou d’un symptôme rebelle à toute interprétation.