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Citation de SZRAMOWO


En 1787, on voyait errer chaque jour, dans les rues du quartier de Hesse-Darmstadt, à Mayence, une grande femme hâve, les joues creuses, les yeux hagards : image effrayante de la folie. – Cette malheureuse, appelée Christine Evig, ancienne matelassière, demeurant dans la ruelle du Petit-Volet, derrière la cathédrale, avait perdu l’esprit à la suite d’un événement épouvantable. Traversant un soir la rue tortueuse des TroisBateaux, sa petite fille à la main, et s’apercevant tout à coup qu’elle venait de lâcher l’enfant depuis une seconde, et qu’elle n’entendait déjà plus le bruit de ses pas, la pauvre femme s’était retournée en criant : – Deubche !... Deubche !... où donc es-tu ? Personne n’avait répondu, et la rue, aussi loin que s’étendaient ses regards, était déserte.
(...)
Mais ce qui donnait au malheur de Christine un caractère vraiment sinistre, c’est que la disparition de sa petite fille avait été comme le signal de plusieurs événements du même genre : une dizaine d’enfants avaient disparu depuis d’une manière surprenante, inexplicable, et plusieurs de ces enfants appartenaient à la haute bourgeoisie. Ces enlèvements s’accomplissaient d’ordinaire à la nuit tombante, lorsque les passants deviennent rares, que chacun regagne sa demeure à la hâte après les affaires. – Un enfant étourdi s’avançait sur le seuil de la maison, sa mère lui criait : « Karl !... Ludwig !... Lotelé !... » absolument comme la pauvre Christine. Point de réponse !... On courait, on appelait, on fouillait le voisinage... C’était fini !
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