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Citation de SZRAMOWO


Lorsque mon père, Nicolas Clavel, bûcheron à Saint-Jeandes-Choux, sur la côte de Saverne, mourut au mois de juin 1837, j’avais neuf ans. Notre voisine, la veuve Rochard, me prit chez elle quinze jours ou trois semaines, et personne ne savait ce que j’allais devenir. La mère Rochard ne pouvait pas me garder ; elle disait que nos meubles, notre lit et le reste ne payeraient pas les cierges de l’enterrement, et que mon père aurait bien fait de m’emmener avec lui. En entendant cela, j’étais effrayé ; je pensais : « Mon Dieu ! qui est-ce qui voudra me prendre ? » Durant ces trois semaines, nous cherchions des myrtilles et des fraises au bois, pour les vendre en ville, et je pouvais bien en ramasser cinq ou six chopines par jour ; mais la saison des myrtilles passe vite, la saison des faînes arrive bien plus tard, en automne, et je n’avais pas encore la force de porter des fagots. Souvent l’idée me venait que j’aurais été bien heureux de mourir. À la fin de ces trois semaines, un matin que nous étions sur notre porte, la mère Rochard me dit : – Tiens, voilà ton cousin Guerlot, le marchand de poisson ; qu’est-ce qu’il vient donc faire dans ce pays ? Et je vis un gros homme trapu, la figure grasse et grêlée, le nez rond, un grand chapeau plat sur les yeux et des guêtres à ses jambes courtes, qui venait.
(Histoire d'un homme du peuple)
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