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Citation de SZRAMOWO


Moi, je me réjouissais de ne rien avoir attrapé dans cette affaire. Le bataillon resta là jusqu’au lendemain. On nous logea chez les bourgeois, qui avaient peur de nous et qui nous donnaient tout ce que nous demandions. Le 27e rentra le soir ; il fut logé dans le vieux château. Nous étions bien fatigués. Après avoir fumé deux ou trois pipes ensemble, en causant de notre gloire, Zébédé, Klipfel et moi, nous allâmes nous coucher dans la boutique d’un menuisier, sur un tas de copeaux, et nous restâmes là jusqu’à minuit, moment où l’on battit le rappel. Il fallut bien alors se lever. Le menuisier nous donna de l’eau-devie, et nous sortîmes. Il tombait de l’eau en masse. Cette nuit même le bataillon alla bivaquer devant le village de Clépen, à deux heures de Weissenfels. Nous n’étions pas trop contents à cause de la pluie. Plusieurs autres détachements vinrent nous rejoindre. L’Empereur était arrivé à Weissenfels, et tout le 3e corps devait nous suivre. On ne fit que parler de cela toute la journée ; plusieurs s’en réjouissaient. Mais, le lendemain, vers cinq heures du matin, le bataillon repartit en avant-garde. En face de nous coulait une rivière appelée le Rippach. Au lieu de se détourner pour gagner un pont, on la traversa sur place. Nous avions de l’eau jusqu’au ventre, et je pensais, en tirant mes souliers de la vase : « Si l’on t’avait raconté ça dans le temps, quand tu craignais d’attraper des rhumes de cerveau chez M. Goulden, et que tu changeais de bas deux fois par semaine, tu n’aurais pu le croire ! Il vous arrive pourtant des choses terribles dans la vie ! » Comme nous descendions la rivière de l’autre côté, dans les joncs, nous découvrîmes, sur des hauteurs à gauche, une bande de Cosaques qui nous observaient.
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