LE NID
Arbres hospitaliers, prêtez-leur vos ombrages.
Sur eux avec amour penchez vos bras amis ;
Non, par moi vos secrets ne seront pas trahis,
Et, seule chaque jour, rêvant dans ces bocages,
Je viendrai visiter sous vos légers feuillages
L’asile où j’ai compté quatre faibles petits.
Doux travaux, plaisirs purs, plaisirs de la famille !...
Soupire en les quittant, soupire, jeune fille !
Ces jours si près encor sont les jours d'autrefois,
Et tu vas maintenant passer sous d'autres lois.
Rentrons ! de ton hymen la journée est finie :
Tes parents attendris en pleurant t'ont bénie ;
Ils se retirent seuls... ne les appelle pas ;
De ton maître nouveau, soumise, suis les pas,
Mais dis, en franchissant le seuil de ta demeure :
"Ma liberté fut douce, et vaut bien qu'on la pleure !"