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A Guernica, il fait un temps splendide et c’est jour de marché. Les habitants sont soumis à trois heures de pilonnage intensif. On ne connaîtra jamais réellement le nombre de morts –entre quelques centaines et plusieurs milliers. Le « Times » a un reporter expérimenté sur place, George Steer. Une version traduite de son article paraît le vendredi 30 avril dans « Ce soir ». A la une du quotidien dirigé par son ami Aragon, Picasso découvre les premières photographies de la ville martyre. Des ruines fumantes, des femmes qui pleurent, des cadavres, le vrai visage du fascisme. Le peintre, qui a déjà appris en février la chute de Malaga, sa ville natale, est pris de frénésie. Ses premiers dessins préparatoires datent du lendemain.