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Citation de martineden74


les fourous, furieux moucherons, sont engourdis par la rosée sur leurs ailes ; chouettes, hiboux, chats-huants, tous les bruyants ailés nyctalopes sont cois dans leurs arbres ou cavernes ; les insectes aux systèmes d’alerte avancés s’accordent un repos ; les ténèbres de la nuit se révulsent et laissent filtrer des bleus encore trop profonds pour chatouiller les rétines ; des toits de chaume des cases-cuisines en contrebas fument, volutes de fumée en concurrence avec les nappes de brouillard. Tout ce qui possède une surface dégouline. L’atmosphère est tellement saturée qu’on peut boire l’air. Passée la sensation d’étouffement, la forte hygrométrie installe une grisante réminiscence d’un temps placentaire. Si un jour quelque plumitif explorateur décrit l’Afrique comme le berceau d’une humanité primitive dans un éden sauvage, il l’aura imaginé dans ces instants fugaces. Déjà percent de fins rais dans les nuages indéfinis émanés de la terre, exsudés des plantes. Avec la multitude des trouées dans le couvert végétal, ils se rassemblent en faisceaux. Traverser l’eau en suspension leur fait l’effet de passer une lentille grossissante. La température frôle déjà les maxima alors que le soleil ne s’est pas encore extirpé de l’horizon de sylve. De même qu’il n’y a presque pas de crépuscule, il n’y a presque pas d’aube. Je l’observe tous les matins. Laudes à Assikasso est le miracle des aurores.
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