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Citations de Habib Abdulrab Sarori (34)


Trois jours plus tard, de ma chambre d’hôtel me parvenait le brouhaha assourdissant de ce qui semblait être une manifestation. De la fenêtre ouverte, on pouvait voir la rue recouverte de noir. C’était une manifestation de femmes. Des milliers de corps enveloppés de noir, en rangs serrés, tenant par la main chacune un jeune enfant, fille ou garçon, car “une femme pieuse ne va pas seule dans la rue”, selon la vulgate salafiste. Le flot de femmes était précédé de banderoles marquées de slogans qui semaient en moi la confusion : “La charia autorise quatre épouses”. Celui-ci illustré avec l’image d’une main à quatre doigts, le pouce étant retourné vers l’intérieur de la paume. Un autre slogan annonçait : “Le projet qui interdit la violence contre les femmes est discriminatoire et va à l’encontre des principes de la charia islamique.” Sur une troisième banderole, on pouvait lire : “Le projet interdisant de battre sa femme porte atteinte aux droits de l’homme, tels que définis par le verset 34 de la sourate des femmes.” La rue était parcourue d’un déluge noir impressionnant, plus effrayant dans sa réalité qu’un film d’horreur. Il suscitait en moi, moderniste particulièrement allergique aux ténèbres et à la terreur, une envie de vomir et de me boucher les oreilles !
J’étais à la fenêtre et je scrutais ce paysage surréaliste qui suscitait mon horreur......
( Ce n'est malheureusement pas de la fiction )
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Le jour où les élèves recevaient leur bourse d’études mensuelle, il fallait voir les patrons de bouis-bouis et les catins de Saysaban, munis de carnets de comptes qui listaient des dettes de repas et de fornication, attendre leur tour afin d’effacer l’ardoise de leur clientèle estudiantine tant que leurs poches étaient encore remplies !
( Aden-Yemen )
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La charia parle
de « frapper » au sens éducatif, c’est doux et léger. C’est
un honneur que Dieu fait à la femme que de la faire
frapper : sans violence et sans insultes ; sans bâton, avec
une tige de siwak, par exemple, pas plus !
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Elle avait remarqué que les baisers atténuaient mon trouble, et fonctionnaient comme une amphétamine pour un élève sensible affolé par ces ambiances peu coutumières. Du bout des doigts, elle y ajouta des touches
délicates et magnétiques de part et d’autre de ma taille, avant de nous entraîner magistralement dans une danse dont elle connaissait le tempo et menait les pas, avec une maestria et une douceur infinies. Puis elle me dit
des mots réjouissants, que seuls les thaumaturges et les gourous peuvent proférer : “Tu es très beau, mais tun’es pas détendu. Reviens vendredi prochain, à la même heure, ce sera gratuit !”
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“Rien n’est plus difficile que de chercher un chat noir dans une nuit obscure”
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L’espoir est le leurre des poètes et des hommes à moitié fous.
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Parler avec elle semblait une brise continue. Son ignorance de tout ce qui étouffait notre vie et nous empêchait de respirer, à savoir la métaphysique, me plaisait beaucoup. À l’instar de plus d’un milliard de personnes,
elle n’avait aucune idée de nos ésotérismes, de nos listes
d’allumés, de nos fruits défendus, de nos prières pour la pluie ni de celles pour la neige, ni des fatwas de nos théologiens.
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J’avais commencé par la lecture de L’Art de la guerre
du stratège chinois Sun Tzu, où il disait : “Tout réside
dans l’art de vaincre l’ennemi sans avoir à l’affronter,
sans la moindre perte et sans verser la moindre goutte
de sang !” À un autre endroit du livre, il écrivait : “Avant
de s’engager dans une bataille, il faut s’assurer de l’avoir
complètement gagnée !” Il définissait un moyen pour y
arriver : “l’intelligence absolue” !

Un langage auquel ni notre civilisation ni la civilisation occidentale n’atteignaient. À l’exact opposé méthodologique du slogan arabe particulièrement enraciné,
densément résumé par le stupide adage yéménite : “La
bravade est la moitié de la bataille.” Un langage qui
était le contraire éblouissant de celui de la civilisation
occidentale, fondée sur la culture du spectacle militaire,
les offensives criminelles et arrogantes, et ce depuis la
guerre de Troie jusqu’à la destruction de l’Irak, en passant par deux guerres mondiales.
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La fusion corporelle devait relever pour les femmes salafistes de l’obligation religieuse, peut-être était-ce là leur seule vertu !
Elle mettait ces rendez-vous au rang du sacré, au même
titre que la révolution, que moi-même, que l’imam Al-Hamadani (elle aurait mieux fait de rechercher une religion polythéiste, à trois ou quatre divinités !).
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Il avait compris aussi que dans la vie, c’était comme
dans un combat, il fallait s’appuyer sur ses points forts
et sacrifier ses points faibles. Telles étaient les règles du
général chinois Sun Tzu, stratège de génie et auteur d’un
ouvrage paru au VIe siècle avant J.-C., L’Art de la guerre !
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“Quiconque n’a pas vécu des amours clandestines avec
une salafiste n’a pas connu l’amour.” J’avais lu quelque
part cette phrase qui était devenue ma devise depuis
le début de nos répétitions pour le jardin d’Éden, avec
Amat al-Rahman.

C’est une chose vraiment surprenante. À croire que
la femme salafiste fait l’amour pour se venger de tous
les interdits, frustrations et barrières, ou qu’elle est tenue
par la religion d’en faire à elle seule autant que soixante-dix houris dans un seul lit. Gloire à l’amour salafiste et
à ses concupiscences débridées !
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Une étreinte fiévreuse et un long moment de fusion (le sexe, chez les femmes salafistes, est un rituel sacré. Gloire aux salafistes !). Puis il y avait ces bavardages au lit. Deux corps nus abandonnés à un bien-être et à une béatitude sans égal.
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Il est possible que dans chaque femme salafiste se cache
une louve assoiffée d’amour, ou une pieuvre dotée de
soixante-dix tentacules, chacune étant une houri. Peut-être, qui sait. Amat al-Rahman se réfugiait probablement dans notre doux éden amoureux pour fuir une
certaine violence, un viol quelconque… Elle prenait sa
revanche sur une injustice subie et que j’ignorais, en me
vouant un amour aux émotions pures, aux baisers profonds, aux dérives généreuses, aux contraintes enracinées.
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Pendant près d’une demi-heure d’initiatives heureuses et de vengeances bénies, je vivais des instants denses, frémissants, géniaux, où je me livrais à des acrobaties que les miroirs rendaient plus complexes, plus surprenantes et plus inventives. Nous éprouvions alors un plaisir
intense qu’elle tenait à regarder avec moi, tout comme elle tenait à regarder notre propre spectacle coïtal. Pour se venger de lui, elle m’inondait de son plaisir, ce qui la
vengeait davantage, et décuplait son plaisir.
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Elle l’oubliait complètement et reprenait sa voix langoureuse, fraîche et
enjouée, amoureuse. Sa voix était faite d’éclats colorés,
c’était un arc-en-ciel sonore. Tous les pores de son corps
respiraient ces instants paradisiaques dédiés, de bout en
bout, à moi seul.

Rien ne l’agaçait, ni ne la faisait sortir véritablement
de ses gonds, hormis de rares appels de son mari, plongé
dans ses contemplations théologiques au whisky. Peut-être reconnaissait-elle, au timbre de sa voix, l’intensité
de la biture qu’il prenait. Parfois, son appel prenait des
airs de romance, ou plutôt de débauche sénile, suscitant
la moquerie et le mépris de son épouse. D’autres fois,
son appel parvenait agressif et détestable, la sommant
de rentrer aussitôt.

Elle le maudissait tout haut, usant des pires anathèmes
religieux, dont le très romantique “Que Dieu brûle son
cœur” : car au cours de ces six heures, sa liberté était
sacrée, et il ne pouvait y toucher.
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Elle s’y était prise de manière
classique et fatale : séduction, pudeur, pleurs, rires,
pièges, badinage, je-veux, je-veux-pas, je-veux-mais-pas-trop, jeux de petits, jeux de grands… Elle allait
m’avouer plus tard que sa décision de nous réunir et de
nous retrouver seuls remontait à loin. Toujours est-il
qu’elle m’avait ajouté comme une contradiction de plus
dans sa vie, qu’elle soignait ainsi “le mal par le mal”,
selon le déraisonnable adage arabe.
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Le djihad contre les impies est un devoir. C’est
notre manière de venger nos frères les musulmans que
les chrétiens et les juifs tuent et spolient tous les jours !
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Durant l’intervalle où elle était absente, peut-être
offrait-elle à son époux, le cheikh Omar, un espace de
liberté. Ce dernier s’enfermait en effet dans sa villa, au
motif qu’il avait des activités d’exégèse et de prédication auprès de ses disciples sur les réseaux sociaux. En
réalité, sa préoccupation était des plus terrestres : sa
compagne ici-bas était une bouteille de whisky d’un
âge respectable.
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“Dans toute parole divine, il est une bonne raison
qu’il est strictement interdit de mettre en doute. Parfois,
nous en ignorons l’explication, la quintessence, mais
c’est seulement en la suivant que nous trouvons la voie.
Je prierai pour que Dieu vous guide.”
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Le conflit entre Souslov et Fairouz avait atteint son
point culminant à la veille de la guerre de 1986. Ils
appartenaient à deux groupes opposés. Chacun avait
lavé le linge sale de l’autre avec une rancune et un esprit
de vengeance particulièrement hideux. Tout cela parvenait aux oreilles de leur pauvre fille unique, délaissée
par ses deux parents et qui n’avait plus qu’un rêve : fuir
cet enfer !
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