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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Martin-d'Ecublei (Orne) , le 29/10/1858
Mort(e) : 1946
Biographie :

Conservateur au musée du Louvre.
- Écrivain.
- Fils de Charles-Philippe de Chennevières-Pointel (1820-1899)

Source : databnf
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Verrocchio fut après Donatello et Ghiberti, l’un des sculpteurs à florentins les plus fameux de la seconde moitié du quinzième siècle. Il anima le bronze d’une élégance farouche, d’une émotion surhumaine.
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Inspirés par les langueurs d’une âme amoureuse, les dessins du Corrège semblent des visions caressantes. Une grâce ineffable, un sentiment ému les enveloppent. Les traits moelleux d'une sanguine délicate indécisent les formes, estompent les modelés. Des teintes argentines éclairent ces croquis tout empreints d’une vaguesse adorable, Les Florentins et les Vénitiens renforçaient de hachures ou de lumières gouachées, les lignes du crayon, de la plume, sans atteindre le côlons naturel des études du Corrège. Lui, il laisse transparaître çà et là les dessous de ses feuillets blancs; avec sa pierre rouge, il traîne des frottis tendres et gras; une sorte de suave clair-obscur baigne les morbidesses divines de ses chairs et la légèreté de ses draperies. Parfois le pastel étend de petits nuages et gaze d’une douce vapeur les torses et les têtes. Les contours et les profils paraissent sortir d’un lointain mystérieux, comme de limbes délicieux. Le sourire attendri des figures, leur caractère de suprême élégance leur beauté toute humaine, la séduction frémissante des attitudes, composent le goût de dessin de l’immortel Lombard. Génie aimable et fertile, le Corrège n’achevait pas ses premières pensées, mais le souffle enchanteur de ses rapides esquisses captive le regard et fait oublier les lignes trop sommaires.
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MURILLO NÉ A SÉVILLE, LE 1er JANVIER 1618. - MORT LE 3 AVRIL 1682
L'existence des peintres espagnols fut cloîtrée, comme celle des moines, leurs protecteurs. Nulle aventure, point d’embarras. Le logis, l’église, les rues de la ville, forment leur univers. Hormis de rares exemples, cet emmurement volontaire était de tradition et l’Italie et les Flandres miroitaient vainement par delà les Sierras. D'ailleurs, les Titien et les Rubens de Madrid contentaient ces pieux mystiques.
Le génie de ce peuple orthodoxe, sa foi expansive et jeune, l’idée religieuse vivace, dominatrice, parfois cruelle, imposaient à l’artiste une manière de sacerdoce. Sa palette avait une éloquence ; son pinceau devait ravir les âmes fidèles et confondre les révoltées. Apôtre et théologien, le peintre évangélisait les foules.
Les images sensibles, écrivait le législateur de l’école, Pacheco, doivent tendre vers un seul but, faire entrevoir les êtres surnaturels, les mystères.
Cette esthétique d’ascète relâchait peu de ses rigueurs. Çà et là, elle sacrifiait aux vanités humaines le portrait d’une grandesse, d’une fille de roi, mais reprenait bientôt son vol vers le Paradis.
La Renaissance resta méconnue ; les belles formes des Florentins ne pouvaient franchir le seuil du couvent ou de l’église : l’auto-dafé punissait toutes les hérésies. La quiétude d’une vie austère mûrissait les saintes pensées et les songes de ces artistes visitaient le royaume des élus.
Contraste étrange ! Ce berceau de l'Inquisition est la terre où se rencontre le plus doux, le plus aimable, le plus tendre des peintres chrétiens, Murillo.
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Dans l’histoire de l’école florentine, André del Sarte est le génie le plus aimable, le plus charmeur. La grâce de ses Madones, de ses Charités repose doucement des sublimes sauvageries de Michel-Ange, des profondes conceptions de Léonard. Aucun maître italien ne flatte davantage nos yeux de Français. Il aime la nature : il la fait simple, forte, colorée. Il ne la domine pas, il ne la transforme point comme Raphaël, mais il l’imite avec une élégance exquise.
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Quatre siècles nous séparent d’Albert Dürer, et notre clair génie français ne comprend point encore l’idéal nébuleux du génie germanique. Nous sommes simples, élégants ; il est rude, il est gauche, il est enchevêtré, et depuis la Renaissance, notre école ne chercha jamais ses modèles par delà le Rhin. Aux premiers jours du seizième siècle, la France se dérobait à la douce influence des Flandres et se tournait vers l’Italie. Elle trouvait là les grâces nobles et la beauté. Plus tard, elle se fatiguait des conventions trop pompeuses ou trop stériles, et redemandait aux Flamands les harmonieux coloris et l’amour de la nature. Cette double inspiration alternait et revivifiait la peinture nationale. L’art allemand ne séduisait pas les âmes et l’on connaissait à peine ses procédés, ses œuvres et ses hommes. Albert Durer lui-même passait pour un barbare, un gothique. Son goût sauvage, aride et sec, le méchant choix de ses formes rebutaient. Aujourd’hui nos yeux moins prévenus conservent pourtant un peu des aveuglements d’autrefois. Nous voyons une grandeur sans charme, des angles, des brutalités : nos regards pénètrent malaisément cette manière tudesque et aucun attrait ne les captive d’abord.
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Adriaanvan Ostade eut un cadet artiste, Isaak. Élève de son aîné, ce frère naquit en 1621 et mourut à trente-six ans. Il pastiche d’abord Adriaan ; ensuite découvre un accent personnel. Ses Haltes et ses Canaux gelés le montrent de reste. Il ne surpassa point son frère; content de l’égaler quelquefois, il reconnut toujours sa maîtrise. D’ailleurs, une carrière féconde mais trop courte ne permit pas d’entreprendre la lutte. Cette concurrence pouvait présenter de curieux épisodes, enrichir la peinture hollandaise, sans détrôner Adriaan. Isaak, en effet, dessinateur plus libre, plus fantaisiste, commente ses paysanneries, les émeut moins, charge ses figures, accuse et outre légèrement les lignes ; son esprit sentirait volontiers la recherche.
Tous deux peintres, tous deux graveurs, les Ostade couvrirent la Hollande de tableautins. Ils vécurent en tranquilles bourgeois de Ilaarlem, firent école et formèrent Cornélis Bega, Cornélis Dusart, Jan Steen.
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Michel-Ange ! Ce géant des âges modernes défie les siècles, désespère l’artiste, effraye l’écrivain. La mesure de ce génie n’est pas encore trouvée, et toutes les langues humaines épuisent à sa gloire le vocabulaire de leur admiration.
Après la cité des Médicis, après la ville des papes, la vieille Europe recueille les dernières dépouilles de l’héritage de Buonarotti; mais de rares sculptures, des feuillets épars, ne tiennent point lieu de la Sixtine, des Tombeaux. Les fortunes diverses des créations de ce statuaire sublime, de ce peintre terrible, réunirent en France des marbres et des dessins. Plusieurs de ces heureuses possessions disparurent ou s’éloignèrent ; plusieurs nous restent. Les unes et les autres eurent leur odyssée, et cette odyssée mérite un récit.. Certains épisodes de l'existence de Michel-Ange peuvent se joindre à l’historique de nos merveilles, pour détacher ainsi notre chapitre national de cette grande vie.
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Les trésors artistiques de la France se développèrent sous Louis XIV. François Ier, Henri II, Henri IV et Louis XIII, avaient réuni à Fontainebleau des merveilles de renaissance italienne : ce fut un acheminement. Colbert paraît. Il achète des peintures, des marbres précieux, pour embellir Versailles. Il amasse des dessins : voici se former le cabinet des dessins.
L'année 1671 marque la naissance de cette collection. Accrue par le travail de deux siècles, elle catalogue aujourd'hui trente-sept mille numéros. Ensemble incomparable et unique en Europe. Les ventes fameuses, les legs, les donations, firent atteindre ce nombre prodigieux.
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Arnauld d’Andilly, le grand Arnauld tirait de la doctrine de Jansénius une curieuse esthétique chrétienne. Port-Royal n’aimait point les arts, mais les supportait s’ils "élevaient les coeurs vers Dieu. " Le goût du siècle introduisait dans la peinture les malines nudités de la mythologie et Messieurs de Port-Royal condamnaient ces images blâmables comme une licence permise par les Jésuites. Aussi leur seul peintre, Philippe de Champagne, observait-il avec rigorisme les préceptes de ces iconoclastes déguisés. Les conseils et les lettres des saints solitaires aguerrissaient son pinceau contre les tentations.
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Bianchi Ferrari de Modène fut le maître du Corrège, mais son véritable initiateur est André Mantègne. En 1511, le jeune Allegri fuyait sa patrie désolée par une peste et gagnait Mantoue. Il avait dix-sept ans. La vue des oeuvres de Mantègne développait ses conceptions. Il imitait les finesses, la tournure superbe, l'harmonie du grand Mantouan.
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