Car il est un secret dans la structure de ce lit : je l'ai bâti tout seul. Dans la cour s'élevait un rejet d'olivier feuillu dru, verdoyant, aussi épais qu'une colonne. Je bâtis notre chambre autour de lui, de pierres denses, je la couvris d'un bon toit, la fermai d'une porte aux vantaux bien rejoints. Ensuite, je coupai la couronne de l'olivier et, en taillant le tronc à la racine, avec le glaive je le planai savamment et l'équarris au cordeau pour faire un pied de lit ; je le perçai à la tarière. Après cela, pour l'achever, je polis le reste du lit en l'incrustant d'argent, d'ivoire et d'or ; je tendis les sangles de cuir teintes de pourpre. Voilà le secret dont je te parlais ; mais je ne sais si mon lit est encore en place, ô femme, ou si déjà un autre , pour le déplacer, a coupé la racine