Ce livre de Maryse et Masumi Shibata s'intéresse surtout à "la Voie du Thé" au Japon, laquelle reste associée à la pratique du Zen. En Chine, déjà, à l'époque des T'ang, un moine du Tch'an (Zen) Lou Yu (?-785) avait écrit le "Canon du thé". Le thé est introduit au Japon au IXème siècle et c'est un moine Zen, Yôsaï (1141-1215), qui en présente les bienfaits dans un "Manuel pour la conservation de la santé grâce à l'absorption du thé". Mais la "Voie du Thé" apparaît véritablement avec MURATA Jukô (1422-1502) qui en fait une voie de dépouillement et de tranquillité. Murata Jukô pratiqua le Zen sous la direction d'Ikkyû et devint Maître du Thé au service du Shôgun ASHIKAGA Yoshimasa (1436-1490). Rikyû (1522-1591) perfectionna encore cette voie. Dans "Le recueil de Nambô" Rikyû s'entretient avec Nambô sur la Cérémonie du thé, à l'ermitage "Réunion des nuages". cet ermitage avait été fondé par un disciple d'Ikkyû et appartenait donc au temple Daïtoku-ji de Kyôto dont Ikkyû était alors le Maître.
" La cérémonie du Thé est issue de l'École du Zen. En conséquence, nous nous consacrons à l'exercice des moines. Jukô, Jôo appartiennent tous deux à l'École du Zen." (Sôji, disciple de Rikyû)
"Le Thé a un goût unique et pur. Il contient la joie du Zen et le plaisir de la vérité (Loi)." (MURATA Jukô)
Ce livre nous plonge dans la culture traditionnelle du Japon et présente de nombreux poèmes, dont certains sont d'Ikkyû.
Commenter  J’apprécie         410
Ikkyû se qualifiait lui même dans ses poèmes de "Nuages fous". Ce moine Zen épris de littérature chinoise vécut les périodes les plus troublées du Japon féodal et préféra mener une vie vagabonde en dehors des monastères et des lieux d'ermitage, violant parfois les commandements, fréquentant les quartiers de plaisir et les débits de boissons, s'éprenant à la fin de sa vie d'une jeune femme aveugle, "jouant de la flûte de bambou aux carrefours et dans les rues". La poésie de Ikkyû est à la fois pure et touchante, constamment animée par un esprit de liberté, dans un pays ruiné par le mensonge et les guerres.
Commenter  J’apprécie         330