Ikkyû se qualifiait lui même dans ses poèmes de "
Nuages fous". Ce moine Zen épris de littérature chinoise vécut les périodes les plus troublées du Japon féodal et préféra mener une vie vagabonde en dehors des monastères et des lieux d'ermitage, violant parfois les commandements, fréquentant les quartiers de plaisir et les débits de boissons, s'éprenant à la fin de sa vie d'une jeune femme aveugle, "jouant de la flûte de bambou aux carrefours et dans les rues". La poésie de Ikkyû est à la fois pure et touchante, constamment animée par un esprit de liberté, dans un pays ruiné par le mensonge et les guerres.