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Critiques de Ilya (5)
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Créer une BD case à case

Alors, j'avoue, je ne suis pas liseuse de BD.

Bien sûr, pendant ma jeunesse (oui, je suis toujours jeune, mais je parle de la jeunesse du chiffre, lorsque celui-ci, esseulé, passe subitement en mode binôme pour affronter l'âge libre mais si ingrat qu'est l'adolescence), bref ! Pendant ma jeunesse, j'ai bien lu les Tintin, les Gaston, les Boule et Bill et les somptueuses Femmes en blanc qui me faisaient bien rire.

Puis, les lectures de BD se sont taries.

Depuis, je n'en lis plus. Pourquoi ? Parce que je suis sans doute trop attachés aux mots, et que l'association Image + mots me semble difficile maintenant. (Drôle d'idée, hein ? Ne serais-je pas devenu fainéante ?)

Mais alors, lorsque Babelio a lancé cette Masse Critique BD, comme toujours, j'ai zyeuté la liste des ouvrages. Et allez savoir pourquoi, j'ai sélectionné celui-ci ! Je pense que l'idée de comprendre les coulisses d'un monde que je ne fréquente pas m'a intriguée ! Et puis, mon fils de neuf ans commence à lire des BD, ça l'intéresserait sûrement aussi.

Et alors, l'auteur, Ilya, nous explique tout : du choix des crayons et des feuilles, jusqu'à la manière de dessiner les bulles, l'ordre des cases et de son contenant (qui suit une logique imparable), en passant par les proportions du visage, du corps, (super-héros inclus, qui eux et elles, ont des proportions différentes, cela va de soi !). Sans oublier la minutie du choix des pointes de stylos, les erreurs à ne pas faire, que l’auteur illustre par ses propres dessins d’il y a quelques années (bon, j’avoue, entre lui et moi, il est bien le seul à voir les défauts !),

L'ouvrage est clair, bien construit, drôle. Et l’auteur nous distille quelques notions de vocabulaire.

Et le petit plus : Ilya nous offre la possibilité de nous exercer tout au long du livre avec des petits exercices. Bon, je vais rien vous cacher, je suis nulle ! Mais grâce à ce livre, j'aurai la technique, dans mon esprit 

Petit plus bis : les deux dernières double pages sont dédiées à la confiance en soi, l’humilité, l’ambition, l’œil du tigre, quoi ! Valable pour tous les domaines de la vie.

Et le pari est réussi. Je vais peut-être allez piquer des B.D. à mon fils. Je trouverai bien quelques-uns des petits secrets techniques révélés, au détour des pages !

Evidemment comme tout art, on peut avoir toute la technique possible, si on n’a pas de talent, ça ne fonctionnera pas !

Donc, non, je ne vais pas me mettre à dessiner des B.D., ni même essayer, mais cette lecture fut passionnante pour la novice que je suis en la matière. Il n’y a pas d’âge pour s’enrichir de savoirs 

Le quatrième de couverture précise « Pour les Amoureux de la BD de 8 à 88 ans. ». Eh bien, je ne suis pas amoureuse de la BD (bien qu’énormément admirative de cet art), mais ce livre m’a conquise.

Merci Babelio et Eyrolles pour ce joli cadeau !

PS : il est fort possible que je m’arrête au rayon BD chez ma libraire prochainement, comme ça, l’air de rien…
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Créer une BD case à case

Ilya, auteur de comics, nous entraine dans la création d’une bande dessinée (et oui, tout est dans le titre !)…A travers des conseils de base et d’autres plus affinés, c’est un véritable périple entre les bulles, les cases et crayons divers qui nous est proposé.

Loin d’un simple manuel, l’ouvrage se présente sous forme de planches didactiques, comiques et documentaires afin de brosser un large portrait du genre de la bande dessinée : en plus de définitions simples du vocabulaire de base, Ilya présente de manière claire différentes techniques et règles pour créer une histoire illustrée qui « marche ».


Lien : https://flolunaire.blogspot...
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Room for Love

Il s'agit d'un récit complet indépendant de tout autre. Il est initialement paru en 2013, écrit, dessiné, encré et mis en couleurs par Ilya, un artiste anglais vivant à Londres, également auteur de The mammoth book of cult comics, Time Warp: The End of the Century Club (1999).



Sur une autoroute dans la banlieue de Londres, un conducteur est en train de bénéficier d'une fellation de la part de son passager. Le conducteur s'arrête dans un motel, et propose au gigolo de passer la nuit avec lui. Ce dernier accepte et prétend se prénommer Frank. Lorsque le conducteur propose de lui rendre la pareille, Frank lui indique que ça lui en coûtera plus cher. Au vu du calibre de son engin, l'homme marié accepte bien volontiers d'allonger quelques billets supplémentaires. À Londres, Leonie Hart (nom de plume pour Pamela Green) effectue une séquence de dédicaces pour son dernier livre et déclare tout de go à ses admirateurs que la romance est morte. Par la suite, attablée devant un café, elle se fait admonester par Germaine son agent.



Pamela Green a perdu l'inspiration et n'arrive plus à écrire une seule ligne. À 44 ans, elle s'inscrit sur un site de rencontre en espérant trouver une âme sœur. Frank (peut-être 17 ans) est arrivé à Londres et vit dans la rue. Il se fait faucher ses affaires par un autre jeune à la rue. Ils sympathisent, mais son copain se fait tabasser par une bande qui n'aime pas les homosexuels. Il décède dans l'ambulance. Pamela Green croise Frank alors qu'il enjambe la rambarde d'un pont. Elle lui propose de passer la nuit chez elle.



L'éditeur SelfMadeHero publie sporadiquement des bandes dessinées qui sortent toutes du moule : Ruins de Peter Kuper, The Sculptor de Scott McCloud, Seconds de Bryan Lee O'Malley, ou encore Celeste de I. N. J. Culbard. Le lecteur intrigué par le synopsis de ce récit se demande bien sur quoi il va tomber. Effectivement l'histoire sort du moule puisqu'il s'agit de la rencontre improbable entre une reine du roman d'amour et un jeune désocialisé en errance, se prostituant de manière sporadique. L'auteur se tient à l'écart de toute vision romantique. Frank (certainement pas son vrai prénom, il veut qu'on le surnomme Cougar) vit dans la rue ne mange pas à sa fin, se fait déloger par la police, chaparde quelques denrées, se lie d'amitié avec un autre jeune en déshérence, effectue des fellations contre rémunération. Son premier contact avec Paemla Green est marqué par la défiance. Il refuse de croire en sa gentillesse. Même une fois dans sa petite maison de ville, il n'arrive pas à dormir dans un lit et préfère dormir par terre sous la table de la salle à manger. Il refuse en tout point de se confier sur quoi que soit à son hôtesse, restant sur la défensive, sans aucune confiance.



Pamela Green est une femme qui commence à prendre l'âge, qui a bien réussi sa vie. Elle est installée, elle possède une maison et c'est une auteure qui vit de sa plume. À 44 ans, elle fait le constat que sa vie amoureuse est inexistante et qu'elle n'est plus en mesure d'alimenter ses œuvres de fiction sur les joies du sentiment amoureux. Elle occupe une maison vide, trop grande pour elle. Elle ne sait rien faire d'autre. Son agent Germaine attend son prochain roman, et elle la dissuade d'essayer d'écrire de la vraie littérature car un tel produit sera difficile à placer, ses lectrices et lecteurs risquant de ne pas la suivre. Pour couronner le tout, son chat Romeo a décidé de déserter la maison. Ilya (auteur masculin) fait le nécessaire pour rendre plausible ses 2 principaux protagonistes, pour transcrire l'état d'esprit de Pamela Green par le biais de courtes phrases évoquant son flux de pensée.



Le lecteur découvre donc un récit adulte, avec un soupçon de nudité frontale sans qu'on puisse parler d'érotisme, et encore moins de pornographie. Il plonge dans une étude mœurs, avec une étude de caractère en toile de fond. Il en apprend peu sur l'histoire personnelle de Pamela Green, et un peu sur celle de Frank (mais toujours avec un doute quant au degré de véracité de ses propos). Ilya prend soin de rester dans un registre réaliste, sans coup de foudre miraculeux. Il s'agit de 2 solitudes qui se rencontrent. Pamela apprécie de pouvoir établir une relation avec un jeune homme fougueux, mais imprévisible. Frank Apprécie de pouvoir trouver un lieu de repos où se requinquer avant de repartir. Bien sûr, cette cohabitation avec bénéfices ne se passe pas sans heurt, mais le narrateur évite tout effet de dramatisation, toute débauche d'émotions tire-larme.



En tant qu'auteur complet, Ilya maîtrise tous les aspects de sa narration. Il a conçu une mise en couleurs spécifiques. Chaque scène baigne dans une couleur maîtresse, soit brune, soit bleutée, et ternie dans tous les cas. Il n'y a pas de couleur vive, il n'y a pas de dégradé spectaculaire ou sophistiqué. Il préfère majoritairement les aplats avec quelques rares effets de lumière venant éclaircir une zone. Il se sert discrètement des nuances d'une même couleur pour accentuer le contraste entre différentes zones, par exemple un marron plus clair pour le parebrise, un marron plus foncé pour les personnages. Ce choix chromatique renforce l'impression d'émotions en retenue et contenues, sans éclats, sans emportement violent. Les variations dans les nuances évitent un effet d'uniformité insipide.



La séquence d'ouverture (presque dépourvue de mots pendant 3 pages) prouve la capacité de l'auteur à raconter une scène de manière visuelle. Le lecteur ne voit pas la bouche de Frank en action pendant la fellation, mais il le voit cracher dans un mouchoir en papier après. Les séquences de sexe n'ont donc aucune dimension érotique, mais elles ne sont pas non plus sous-entendues. Ilya a choisi de montrer que cette dimension existe dans la vie de Frank et dans la relation avec Pamela, sans en faire un point crucial. À l'évidence, il ne s'agit pas d'un récit d'action, et cependant la narration reste très visuelle.



L'artiste montre chaque endroit où se déroule l'action. Il ne dessine pas avec une précision photographique. Les traits simplifient chaque élément, sans les rendre génériques pour autant. Le lecteur dispose d'une vue globale sur la chambre du motel en 4 cases donnant une vision suivant les 4 directions. Il voit Frank s'amuser sur le lion de Trafalgar Square. Au fil des séquences, il acquiert une vision complète des différentes pièces de la maison de Pamela Green, de son ameublement simple et de bon goût, sans être luxueux. Il finit par avoir l'impression de connaître le restaurant dans lequel Germaine et Pamela ont l'habitude de se donner rendez-vous pour papoter. Dans la mesure où une bonne partie du récit est portée par les dialogues, il y a souvent des cases à base de tête en train de parler, sans que cela ne s'étale plus d'une page durant, évitant une forme de monotonie, et prouvant un réel sens du rythme narratif.



Ilya représente des individus normaux, à la morphologie banale, portant des tenues en cohérence avec leur condition sociale et adaptées aux conditions climatiques. Frank n'a pas beaucoup plus que la peau sur les os du fait de son mode de vie. La peau de Pamela commencer à se distendre un peu. Les traits de son visage sont marqués de petites rides. Ces dernières sont plus accentuées sur le visage de Germaine qui va vers la cinquantaine. L'artiste a pris le parti de simplifier les traits des visages, sans pour autant perdre en information visuelle, que ce soit la forme du visage, la chevelure ou les sourcils. Par contre les yeux sont réduits à des ronds ou des ovales avec un point noir au milieu pour figurer la prunelle. Les compétences graphiques d'Ilya font que les protagonistes ne perdent en rien personnalité. Ce mode de représentation permet de faire apparaître des émotions plus franches sur les visages, sans qu'elles n'en deviennent exagérées. Le lecteur peut ainsi facilement se faire une idée de leur état d'esprit. En outre, le lecteur constate rapidement que le langage corporel est utilisé à bon escient, avec justesse.



Dans des interviews, l'auteur a expliqué que le point de départ lui est venu en lisant des interviews de Germaine Greer, une écrivaine féministe (par exemple La Femme entière : 30 ans après La Femme eunuque) où elle relatait avoir accueilli chez elle des personnes à la rue. Le lecteur découvre une intrigue très prévisible passant par tous les points attendus : rapprochement de 2 solitudes, ajustements plus ou moins faciles, incompatibilités de 2 styles de vie (la soirée où Pamela invite ses amis proches au cours de laquelle Frank se donne en spectacle), la réprobation de Germaine pour cette relation sans lendemain avec un jeune homme qui pourrait être le fils de Pamela, jusqu'au dénouement inéluctable. L'intérêt du récit réside donc ailleurs.



Le lecteur se rend compte au bout de quelques pages que les personnages sont devenus très réels pour lui et qu'ils dégagent une forte empathie. Néanmoins, cela ne suffit pas à rendre cette passade intéressante. Il prend également conscience petit à petit que les situations décrites échappent à tout manichéisme, à tout romantisme facile. L'impasse dans laquelle se trouve Pamela pour sa carrière ressort comme très réelle. Est-elle condamnée à écrire des romans de genre, faute de savoir faire autre chose, faute que son éditeur accepte autre chose d'elle ? Peut-elle encore espérer construire une relation durable arrivée à déjà 44 ans ? Son seul rendez-vous issu du club de rencontres par internet semble indiquer le contraire. Frank peut-il surmonter le traumatisme qui l'a conduit à adopter un style de vie aussi destructeur ? Le lecteur est tout aussi touché par la situation de Germaine qui apparaît discrètement le temps d'une phrase. Ilya a l'art et la manière de montrer la fragilité de l'individu dans sa condition humaine, sans dramatisation, dans tout ce qu'elle a de plus banal, de plus universel. Finalement, c'est l'honnêteté de l'auteur qui finit par transparaître au travers de la trajectoire de ses personnages et la franchise sans fard des situations.



Avec cette bande dessinée, Ilya raconte une histoire dont le lecteur devine toutes les étapes de la trame. Il adopte une narration graphique en demi-teinte, très respectueuses de ses personnages, même quand elle en décrit l'intimité physique ou émotionnelle. Il ne cache pas les aspects les plus sordides de la vie à la rue de Frank, les souffrances les plus intimes de Pamela. Cette humanité réaliste évoque la propre condition humaine du lecteur, ses propres attentes et inquiétudes, avec intelligence et sensibilité.
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Créer une BD case à case

J'ai habituellement un peu de mal avec ce type d'ouvrage, bien souvent les livres pour apprendre la BD ne me conviennent pas. Ils sont trop professionnels ou à l'inverse trop simplistes, se limitant au style et aux techniques de la bande dessinée française traditionnelle...

Dans cette ouvrage, le ton est juste, il pourra convenir aussi bien à de grands débutant qu'à des dessinateurs réguliers. Il aborde aussi bien les techniques de base, que des techniques plus poussées, en passant par l'histoire de la BD, la psychologie du dessinateur, l'édition, la BD dans les autres pays etc...

Des pages vierges nous permettent de nous exerces, de nombreux tutoriels et exercices ponctuent les chapitres.

C'est un très bon livre pour découvrir la BD ou pour se motiver et se lancer.
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Créer une BD case à case

Ce livre est une bonne idée pour nous faire découvrir les secrets de fabrications d'un album, pour nous faire démarrer notre propre BD.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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