Createrview 🖌 Joël Dicker
- Marcus, savez-vous quel est le moyen de mesurer combien vous aimez quelqu'un?
- Non
- C'est de le perdre.
Chérissez l'amour, Marcus. Faites-en votre plus belle conquête, votre seule ambition. Après les hommes il y aura d'autres hommes. Après les livres, il y a d'autres livres. Après la gloire, il y a d'autres gloires. Après l'argent, il y a encore de l'argent. Mais après l'amour, Marcus, après l'amour il n'y a plus que le sel des larmes.
Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit se sentir envahi d’un sentiment puissant; pendant un instant, il ne doit plus penser qu’à tout ce qu’il vient de lire, regarder la couverture et sourireavec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer
"[...] Tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite."
Deux choses donnent du sens à la vie : les livres et l'amour.
Les mots sont à tout le monde, jusqu'à ce que vous prouviez que vous êtes capable de vous les approprier. Voilà ce qui définit un écrivain. Et vous verrez, Marcus, certains voudront vous faire croire que le livre est un rapport aux mots, mais c'est faux: il s'agit en fait d'un rapport aux gens.
Dans notre société, Marcus, les hommes que l'on admire le plus sont ceux qui bâtissent des ponts, des gratte-ciel et des empires. Mais en réalité, les plus fiers et les plus admirables sont ceux qui arrivent à bâtir l'amour. Car il n'est pas de plus grande et de plus difficile entreprise.
Écrire un livre, c'est comme aimer quelqu'un : ça peut devenir très douloureux.
Dans vingt ans, les gens ne liront plus. C'est comme ça. Ils seront trop occupés à faire les zozos sur leurs téléphones portables. Vous savez Goldman, l'édition c'est fini. Les enfants de vos enfants regarderont les livres avec la même curiosité que nous regardons les hyéroglyphes des pharaons. Ils vous diront :"Grand-père, à quoi servaient les livres?" Et vous leur répondrez : " A rêver. Ou à couper les arbres, je ne sais plus."
- Pourquoi tu cours t'occuper d'un vieux professeur au lieu de te chercher une femme? Tu as trente ans, et tu n'as marié personne encore ! Tu veux qu'on meure sans t'avoir vu marié?
- Tu as cinquante-deux ans, maman. On a encore un peu de temps.
- Cesse d'ergoter ! T'a-t-on appris à ergoter, hein? [...]
- Markie chéri, écoute, je dois te demander : es-tu amoureux de ce Harry? Fais-tu de l'homosexualité avec lui?
- Non ! Pas du tout ! [...]
- Tu me demandes si je suis homosexuel? non ! Et même si c'était le cas, il n'y aurait rien de mal à ça. Mais j'aime les femmes, Maman.
- Les femmes? Comment ça, les femmes? Contente-toi d'en aimer une, veux-tu ! Les femmes ! Tu n'es pas capable d'être fidèle, c'est ça que tu essaies de me dire? Es-tu un obsédé sexuel, Markie? Veux-tu aller chez un docteur psychiatre pour te faire faire des soins mentaux?
Je finis par raccrocher, dépité.
Un des rares moment humoristiques du livre.