J’adore travailler avec Roxanne. Elle est organisée, inspirée, patiente - encore mieux qu’un deuxième cerveau. Bien que complètement délurée, elle porte toujours des pantalons de tailleur et des chemises cintrées à la taille qui s’accordent avec ses cheveux bruns coupés à la garçonne. Je me demande souvent comment elle fait pour supporter mes caprices, mes sautes d’humeur et mes doutes existentiels. Surtout, je me demande comment elle peut être si efficace un lendemain de soirée ! Je vois ses lèvres bouger mais ses mots rentrent par une oreille et ressortent par l’autre.
- Ecoute, c'était sympa, on a passé une bonne soirée, une très bonne nuit mais on va s'arrêter là. Tu es très beau et si je me souviens bien, tu es plutôt intéressant mais je ne cherche pas de relation sérieuse.
L’avantage quand on est peintre, c’est qu’on peut se permettre d’être fringué comme une hippie toute l’année sans que ça ne dérange personne. Les gens pensent que ça fait partie du processus créatif. Je m’arrête devant le miroir pour passer un rapide coup de brosse dans mes cheveux blonds que j’attache dans un gros chignon désordonné sur le dessus de ma tête. Je ressemble à un télétubbies un lendemain de cuite et mes yeux verts encore gonflés me supplient de leur donner plus de sommeil.
Le féminisme. Pour une fois, les héroïnes se sortent seules d’une situation compliquée, sans l’aide ni d’un homme ni de qui que ce soit d’autre. Je déteste ces romans à l’eau de rose où la femme est toujours dépendante de l’homme et où la vie tourne autour de l’amour. Vous imaginez si l’amour était la première motivation de l’être humain, le monde ne tournerait pas rond !