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Citation de Ledraveur


Le point de vue des Rang Tong est le point de vue ultime de la Vacuité dans une approche intellectuelle, mais il reste, par là-même, analytique et conceptuel. A partir des thèses des Màdhyamika Rang Tong est apparue l'école du « Grand Mâdhyamika » qui privilégie le rôle de l'esprit dans la démarche du yogi qui médite. Pour celui qui s'applique à la réalisation ultime, il n'est pas nécessaire d'analyser tous les phénomènes pour prouver la Vacuité de leur nature : il lui suffit d'observer la nature de son esprit et d'en réaliser directement l'essence, c'est-à-dire l'union de la Clarté et de la Vacuité. C'est en raison de l'importance accordée à l'esprit et d'une terminologie similaire que l'école des Shen Tong est souvent confondue avec les écoles des Cittamâtra.
Cependant, bien que cette approche de la Vacuité Qualifiée soit une école de la Voie du Milieu (Midhyamika) et que l'assimilation à celle des Cittamâtra ne se justifie pas, il faut toutefois une bonne compréhension du point de vue des Rang Tong et de la Vacuité d'existence propre de tous les phénomènes avant de s'engager dans la méditation de la Claire Lumière, car on risque d'identifier un “moi” subtil avec cette Claire Lumière. En ce sens, la Claire Lumière de l'esprit n'est pas un objet de méditation : c'est l'expérience directe de l'union de la Clarté, et de la Vacuité que fait le yogi absorbé dans la contemplation de la nature de son esprit sans dualité sujet-objet. C'est la raison pour laquelle la voie de la Vacuité Qualifiée ne peut faire l'objet d'un enseignement, car la nature de l'esprit située au-delà des mots, est insaisissable par la pensée : elle ne peut être réalisée que grâce à la transmission directe de l'influence spirituelle d'un Lama à son disciple animé de confiance et de dévotion.
En reconnaissant tous les phénomènes comme les manifestations de la Claire Lumière de l'esprit, le yogi reconnaît que Samsâra et Nirvâna ne sont pas séparés en essence : ils ne sont que la distance qui sépare l'esprit sous l'emprise des apparences impures de l'esprit qui s'éveille parfaitement à sa vraie nature.
Tant que le rêveur s'attache et s'identifie à la réalité de son rêve, il souffre. Lorsqu'il sait qu'il rêve, sa souffrance disparaît instantanément et il entre dans la grande sérénité, la grande ouverture. Finalement, conscient de son rêve, il acquiert la capacité de transformer les apparences oniriques impures en les différentes Terres pures, les paradis des Bouddhas ou les champs de félicité des divinités. Il demeure ainsi en l'expérience de la saveur unique de Mahàmudrâ et pénètre dans le Mandala du jeu inobstrué de la manifestation, dans la grande Béatitude du Palais de la Divinité.

Par les bienfaits de ce texte,
Puissent tous les êtres sans exception
s'éveiller de leur rêve et réaliser rapidement
la Vraie Nature de l'esprit.

Bruxelles, Octobre 1980
p. 64 et 65

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« Méditation sur la vacuité », Khenpo Tsultrim Gyamtso, Kagyu Tekchen Shedra édition © 1981
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