AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) le : septembre 1976
Biographie :

L'Actualité est un magazine et un site web d'actualité mondiale bimensuel publié par Rogers Communications, au Canada français.

Source : Wikipédia
Ajouter des informations
Bibliographie de L`Actualité   (8)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
À Londres, sur les neuf membres de l’équipe canadienne de plongeon, sept viennent du Québec. Et c’est en partie grâce à Alexandre Despatie.

Alexandre Despatie n’arrivait pas à dormir. Étendu sur un lit dans une chambre d’hôpital de Madrid, au milieu de la nuit, il a saisi son BlackBerry pour communiquer avec ses 8 000 abonnés Twitter. « Merci énormément de vos encouragements », a-t-il écrit en anglais, en précisant, comme pour se rassurer lui-même, que son rêve olympique était « toujours vivant ».

Quelques heures plus tôt, en s’entraînant en vue du Grand Prix FINA de Madrid, en juin, sa tête avait heurté le tremplin de 3 m lors d’un saut facile pour lui. Résultat : une lacération d’une dizaine de centimètres au front. Une commotion cérébrale. Et une commotion médiatique outre-Atlantique.

À la télé, à la radio et sur le Web, des commentateurs de partout au Canada ont fiévreusement conjecturé sur les chances que l’athlète soit rétabli à temps pour les Jeux de Londres. Bombardée de demandes des journalistes, l’équipe de communication du plongeur a dû diffuser des mises à jour régulières sur son état de santé, un traitement habituellement réservé à un premier ministre ou à une vedette de hockey, pas à un athlète olympique.

Mais Alexandre Despatie n’est pas un athlète comme les autres.

Pour une portion du public québécois, il fait en quelque sorte partie de la famille.

L’athlète de Laval avait à peine 13 ans quand il a remporté la médaille d’or à la tour de 10 m aux Jeux du Commonwealth de Kuala Lumpur, en 1998, un exploit qui lui a valu une place dans le Livre Guinness des records et une notoriété instantanée.

« Je le vois encore en entrevue à la télé après sa victoire, qui disait : « Thank you, mom », raconte Sylvie Bernier, médaillée d’or en plongeon en 1984. « Tout le monde l’avait adopté : c’était le fils, le cousin, le voisin. »

Quatorze ans plus tard, Alexan­dre Despatie, 27 ans, s’apprête à participer à ses quatrièmes et derniers Jeux. En plus de ses deux médailles d’argent olympiques (à Athènes et à Pékin), il est le seul athlète de l’histoire, tous pays confondus, à avoir été sacré champion du monde dans les trois disciplines du plongeon – les tremplins de 1 m et 3 m et la tour de 10 m.

Le plongeur est le premier à admettre que ses exploits n’expli­quent pas entièrement son statut de vedette au Québec. « Les gens m’ont vu à toutes les étapes de ma vie, ça a créé un lien très serré. Ils ont l’impression de me connaître. »

L’entrevue se déroule sur un plateau de tournage de Montréal, quelques semaines avant la blessure subie à Madrid. Profitant d’un rare congé, Alexandre Despatie participe depuis l’aube au tournage d’une publicité.

D’autres athlètes fuient, d’un air agacé, les feux de la rampe. Lui rayonne devant l’œil de la caméra. « Ça bouillonne en dedans tellement j’aime ça », dit-il entre deux prises.

Souriant, poli, bien élevé, bilingue, à l’aise avec les journalistes et, bien sûr, sculpté comme un Adonis, Alexandre Despatie aura été un ambassadeur de rêve pour le plongeon.

« Au-delà de ses performances, Alexandre a réussi à faire aimer le plongeon grâce à sa persé­vérance et son charisme », dit Sylvie Bernier.

Lorsqu’elle-même a commencé sa carrière, au milieu des années 1970, le plongeon était un sport à peu près inconnu chez les francophones, rappelle-t-elle. Aux Jeux de Montréal, en 1976, l’équipe était com­posée entièrement d’anglo­phones. À Los Angeles, en 1984, elle était l’unique plongeuse francophone.

Vingt-huit ans plus tard, à Londres, sept membres sur les neuf que compte l’équipe viennent du Québec. Et c’est en partie grâce à l’« effet Despatie », soutient la chef de mission adjointe de la délégation canadienne aux Jeux. « Il a ouvert les piscines à des milliers de jeunes au Québec, dit-elle. Au lendemain des Jeux, les écoles de plongeon se remplissent. Les jeunes veulent tous faire comme Alex. »

Sylvie Bernier avait elle-même électrisé le Québec avec sa médaille d’or olympique gagnée en 1984, mais elle avait aussitôt pris sa retraite, à l’âge de 20 ans. Tout comme Annie Pelletier, qui a mis fin à sa carrière sportive à 22 ans, après sa médaille de bronze remportée à Atlanta, en 1996.

« Alexandre est le seul à avoir popularisé le sport sur une si longue période », dit Isabelle Cloutier, directrice exécutive de Plongeon Québec.

Comme tous les sports acrobatiques, le plongeon n’est pas fait pour tout le monde, dit le principal intéressé. « Mais à beau­coup plus petite échelle, j’imagine que c’est le même phénomène qu’au hockey : à force de voir des gens de chez nous avoir du succès, ça crée une motivation. »

Au sein même de l’équipe canadienne, établie au Parc olympique de Montréal, la présence de Despatie est une source d’émulation pour les plus jeunes. « Je le regarde plonger avec de grands yeux », dit François Imbeau-Dulac, 21 ans, qualifié in extremis au tremplin de 3 m. « Alex est dans une classe à part. Et comme on essaie toujours de faire aussi bien que nos coéquipiers, c’est très motivant ! »

Jennifer Abel, aussi qualifiée au tremplin de 3 m, avait tout juste huit ans quand elle a rencontré Alexandre Despatie, au club CAMO, au Complexe sportif Claude-Robillard. « Il est devenu plus qu’un bon partenaire d’entraî­nement, c’est mon meilleur ami. » L’athlète de 20 ans a été l’une des rares personnes à pouvoir lui parler au téléphone peu après l’acci­dent à Madrid. « J’ai tout de suite su qu’il n’abandonnerait pas son rêve de gagner la médaille d’or olympique, dit-elle. Ce n’est pas la première fois qu’Alex se blesse. Ça le rend plus fort. C’est ce qui le distingue des autres. »

Comme ses coéquipières Roseline Filion, 25 ans, et Meaghan Benfeito, 23 ans, Jennifer Abel s’est fait tatouer les anneaux olympiques sur un pied avant les Jeux de Pékin, il y a quatre ans. « Ça me rappelle pourquoi je me lève chaque matin et je fais tous ces efforts », affirme-t-elle.

Médaillée de bronze au tremplin de 3 m aux derniers Championnats du monde, Jennifer Abel est l’une des seules plongeuses du monde à pouvoir rivaliser avec les puissantes Chi­noises. Elle jure pourtant aller à Londres avant tout pour « le bonheur de plonger ».

Au sein de l’équipe canadienne, elle aura bientôt la lourde tâche de combler le vide que laissera le départ d’Émilie Heymans, qui en sera à ses derniers Jeux.

À Londres, Émilie Heymans ten­tera de devenir la première plon­geuse du monde à monter sur le podium quatre Jeux d’affi­lée. « Le stress diminue avec les années, mais je serai sûrement très émotive en montant sur le trem­plin pour mon dernier saut. »

L’athlète de 30 ans n’aura pas à faire totalement son deuil des piscines. Diplômée de l’École supérieure de mode de Montréal, elle lancera sous peu une collection de maillots de bain, qu’elle espère voir un jour portés lors de compétitions de plongeon.

Alexandre Despatie a, lui aussi, une idée claire de sa vie après le plongeon. « Ma priorité, c’est le cinéma, dit-il. Je veux être formé, passer des auditions et savoir le plus vite possible si j’ai un avenir là-dedans. »

Mais pour l’instant, il ne pense qu’à une chose : peaufiner son fameux nouveau plongeon – un quadruple saut et demi avant en position groupée. Le passeport obligé s’il veut remporter le seul prix qui manque encore à son palmarès : la médaille d’or olympique.
Commenter  J’apprécie          10
Crise étudiante: des espoirs, des droits et des responsabilités

Lorsque viendra l’heure des bilans de la crise étudiante de ce printemps 2012, il faudra se méfier des apparences. Car ce conflit n’est pas simplement affaire de hausse des droits de scolarité et de présumés enfants rois ni un affrontement traditionnel gauche-droite.

Il ne s’agit pas que de la maladresse d’un gouvernement démocratiquement élu, mais impopulaire, qui impose ses choix légitimes à une minorité jeune et rebelle. Ce n’est pas qu’un conflit générationnel – têtes grises et blondes se côtoient dans les manifs. C’est autre chose qu’un affrontement traditionnel gauche-droite.

C’est le révélateur d’une tension nouvelle entre deux visions de l’avenir, l’une propre à l’ancien monde – où les pouvoirs publics n’interagissent pas avec les citoyens sur Facebook et Twitter -, l’autre cherchant – parfois maladroitement aussi – à faire naître de nouvelles structures démocratiques pour répondre aux défis de demain.

Ça peut nous déplaire. Nous heurter. Nous pouvons même nous en moquer. Mais prenons acte de la nouvelle donne au lieu de nier son existence.

Bien sûr, ces jeunes en révolte ne représentent que 35 % de l’ensemble des étudiants. Bien sûr, leurs actions – parfois antidémocratiques – ont occasionné des inconvénients et des dépenses publiques importantes (heures supplémentaires des policiers, des profs, etc.). Bien sûr, ils n’ont pas réussi à convaincre la majeure partie de l’opinion publique du bien-fondé de leur cause.

La hausse des droits de scolarité – 255 dollars par année pendant sept ans – apparaît juste à une majorité de travailleurs (près de 60 %, selon les sondages). Parmi eux, il y en a qui peinent à joindre les deux bouts, s’estiment déjà surimposés, craignent pour leur retraite et ne voient pas pourquoi ils subventionneraient encore plus les étudiants, souvent issus de la classe aisée moyenne. Pour assurer la qualité de l’enseignement, les universités ont désespérément besoin d’argent. Et il y a des limites à « améliorer la gestion ».

La gratuité scolaire, tous la souhaitent. Mais la majorité croit qu’elle n’est pas réaliste dans l’état actuel des finances publiques et des besoins de la société. Les manifestants doivent tenir compte de ce fait. Et trouver le courage d’imaginer une sortie de crise qui préservera l’énergie de leur mouvement.

Car sur le fond, ils ont fait des gains importants. Ils ont obtenu un rehaussement de l’accessibilité aux études, comme le démontre l’étude du fiscaliste Luc Godbout. Ils ont aussi semé un vent nouveau, qui ne cessera pas de souffler si facilement.

Un stratège parmi les étudiants doit se lever pour dire que ces victoires-là sont une belle récolte après 13 semaines de lutte. Et qu’il est temps de sauver leur session et de préparer la pro­chaine étape : celle du scrutin provincial, dans lequel ils pour­ront faire d’autres gains s’ils unissent leurs forces derrière les partis qui soutiennent leurs idées. « À nous la rue ! » vibrerait aussi bien en campagne électorale.

Les dizaines de milliers de jeunes qui ont vécu ce printemps ne vont pas simplement rentrer en classe, cet été, se tricoter un avenir pépère. Ils se sont forgé des idées, des alliés et un caractère au cours de ces soirées passées à arpenter le bitume. Ils ont quitté le monde gluant du « on-n’y-peut-rien ». Ils ont respiré l’odeur enivrante de la foule. Ils savent qu’ils ne sont plus seuls, condamnés à « prendre le monde comme il est ». Nous les reverrons. Dans des partis politiques ou hors des partis. Ils sont plus adaptés au monde qui vient qu’à celui qui s’achève. Et nous devrions nous en réjouir. Car nous avons besoin d’eux.

Ce sont ces jeunes qui affronteront les menaces écologiques, les crises financières et cette « guerre civile numérique » qui s’annonce, dont l’économiste et anthropologue français Paul Jorion a si bien décrit les contours dans La guerre civile numérique (Textuel, 2011). Selon lui, cette guerre est déjà commencée. Elle mobilise partout dans le monde des défenseurs de la liberté aussi bien que des pirates informatiques. En face d’eux, des gouvernements et des milieux d’affaires qui craignent la transparence.

Dans ce monde numérique, le gouvernement Charest n’a pas brillé ce printemps.

Parmi les pouvoirs publics, seul le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a su parler aux étudiants avec les outils du monde numérique. Le compte Twitter du SPVM – sur lequel les policiers discutent avec les manifestants, en temps réel, des actions policières – fait sans doute beaucoup pour réduire l’agressivité et limiter la violence. Tout comme l’humour et l’ouverture d’esprit de la jeune trentenaire qui gère ce compte et qui a su donner aux policiers l’image humaine à laquelle ils ont droit, celle des protecteurs de tous – les manifestants comme les passants qui rentrent chez eux après le travail.

La fracture numérique entre le pouvoir et les citoyens ne sera pas le seul constat de ce printemps. Plusieurs questions ont émergé, qui agiteront l’espace public longtemps après la fin du conflit, peu importe le gouvernement en place. Comment décide-t-on qu’une manifestation tantôt légale devient illégale ? Comment protéger les citoyens et leurs biens sans enfreindre le droit constitutionnel de manifester ? Devrait-on baliser le droit de grève des étudiants par un code, comme l’est le droit de grève des travailleurs par le Code du travail ?

Il faut plonger pendant quelques heures avec notre journaliste dans un congrès de la CLASSE pour comprendre le questionnement de ces jeunes quant aux modes de gouvernance, aux risques de la médiatisation des leaders…

Si, comme l’écrivait la philosophe allemande Hannah Arendt, « l’éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité », on peut dire que le Québec a réussi à éduquer ses enfants. Ils veulent prendre leur part de responsabilité. Même si leur manière de le faire n’est pas celle que l’on souhaiterait.
Commenter  J’apprécie          10
Quand la pollution augmente, les infarctus se multiplient, a constaté le Dr François Reeves. Ce réputé cardiologue s’est donné comme mission de faire connaître et reconnaître l’«écocardiologie».
(...)
Pour en avoir le cœur net, il a épluché 500 études sur les causes des maladies cardiaques et sur l’environnement dans différentes parties du monde et à différentes époques. Résultat : quand la pollution augmente, les infarctus suivent une courbe ascendante. Dans les régions sans pollution, la mortalité cardiaque tombe. Si vous vivez en France ou en Suisse, vous risquez 10 fois moins de mourir d’une crise cardiaque qu’en Russie ou en Chine. « Grande négligée des études cliniques traditionnelles, la pollution atmo­sphérique tuerait jusqu’à 20 000 Canadiens par année, la plupart par accident cardiovasculaire », signale-t-il.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de L`Actualité (5)Voir plus

Quiz Voir plus

Dragon ball et Dragon ball Z

(Super facile) Combien d'enfant a Son Goku ?

1
2
3
4

10 questions
760 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}