AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


L’Évangile selon Thomas

Lorsque Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Thomas refuse de répondre. Il fait bien. Jésus lui-même, lorsque Pilate lui demande : « Qu’est-ce que la Vérité ? » Il se tait. Aussi, avant de dire de Jésus : « Il est ceci, Il est cela », sans doute faut-il garder un long silence. « Jésus, il est ce qu’il est ». Il affirme seulement avec force et amour un pur et simple « Je suis », et cette affirmation n’est pas sans réveiller un mystérieux écho en chacun de nous.
Mais qu’en est-il de son enseignement ? C’est à ce sujet qu’on a pu dire que l’Évangile de Thomas – recueil de 114 paroles rapportées de Jésus ou logia – était un « Évangile gnostique », en précisant bien qu’il s’agit d’une gnose « non dualiste », à ne pas confondre avec certaines formes de gnosticismes dualistes ou manichéens. Jésus apparaît en effet, dans l’Évangile de Thomas, comme un Être qui cherche à nous éveiller à son propre état de conscience. C’est ce qu’il affirme par ailleurs dans l’Évangile de Jean : « Là où “Je suis”, je veux que vous soyez aussi… »
Jésus, à la manière des maîtres orientaux, par des formules paradoxales nous invite à prendre conscience de notre origine incréée, de notre liberté sans limites au cœur même des contingences les plus contraignantes. Il s’agit de s’éveiller à la réalité absolue au cœur même des réalités relatives.
La gnose, c’est cette double lucidité concernant la condition humaine. La réalité relative, c’est que nous sommes poussière et que nous retournons à la poussière. « Tout ce qui est composé sera un jour décomposé », mais il existe aussi une autre réalité : « Nous sommes lumière et nous retournons à la lumière ». Il y a en nous un soleil sans couchant, un état d’éveil et de paix vers lequel notre infini désir ne cesse d’aspirer. La réalité relative, c’est ce que nous sommes « mâle ou femelle ». La réalité plénière, c’est que nous sommes les deux. Il y a une intégration possible de nos polarités masculines et féminines vers un humain (anthropos) total qui aime non à partir de ses manques, mais à partir de sa plénitude. Nos amours ne sont pas que « soifs », ils peuvent devenir fontaines débordantes.

LES APOCRYPHES
Jésus et Marie-Madeleine, enseigneur et initiée
Jean-Yves Leloup
Commenter  J’apprécie          40









{* *}