AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


L’évangile selon Marie

La difficulté à recevoir ce texte est ce qui en fait également l’intérêt : c’est un évangile sinon écrit, du moins inspiré par une femme : Myriam de Magdala. Cette dernière n’est pas seulement la pécheresse dont nous parlent les Évangiles canoniques, ni celle des traditions récentes, qui confondent son « péché » avec une certaine désorientation de ses forces vives et sexuées… Elle est aussi l’amie intime de Yeshoua (Jésus), « l’initiée » qui transmet ses enseignements les plus subtils…
On peut « divinement » aimer tous les êtres et même ses ennemis, selon l’exercice proposé par Yeshoua ; l’amour humain, lui, est fait de préférences, c’est à dire d’affinités, de résonnances, d’intimités, ce qui n’est pas possible avec tous. Comme en témoigne l’Évangile de Philippe : « Le seigneur aimait Marie plus que tous les disciples, et il l’embrassait souvent sur la bouche. Les autres disciples le virent aimant Marie, ils lui dirent : “Pourquoi l’aimes-tu plus que nous tous ?” Le Sauveur répondit, et dit : “Comment se fait-il que je ne vous aime pas autant qu’elle ?” »
C’est quelques lignes peuvent encore choquer ceux qui ignorent les textes fondateurs du christianisme. Il ne s’agit nullement ici d’entrer dans une polémique. Les uns affirmant que Jésus devait être « obligatoirement » marié puisqu’il enseignait dans les synagogues et que, dans la tradition juive, un homme non marié, étant considéré comme incomplet et désobéissant au commandement de Dieu, ne pouvait pas enseigner dans les synagogues. Si on reste fidèle aux évangiles qui nous sont familiers, rien ne nous dit que Yeshoua était « marié » (au sens où nous l’entendons aujourd’hui), mais il est évident qu’il aimait « les femmes, les pécheurs, les infirmes », ce qui scandalisera les esséniens, mais aussi les pharisiens, les sadducéens, les zélotes et les autres « sectes » de l’époque.
Non seulement Myriam de Magdala est une femme, mais une femme qui aurait accès à la « connaissance ». Et c’est en ce sens, sans doute, qu’elle était, à l’époque de Yeshoua, considérée comme « pécheresse » ; elle ne se conforme pas aux lois d’une société où la connaissance est affaire d’hommes et où les femmes n’ont pas le droit d’étudier les secrets de la Thora ni d’interroger les chiffres clairs ou obscurs de ses lettres carrées.

LES APOCRYPHES
Jésus et Marie-Madeleine, enseigneur et initiée
Jean-Yves Leloup
Commenter  J’apprécie          30









{* *}