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3.94/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le octobre 1945
Biographie :

Les Temps Modernes est une revue politique, littéraire et philosophique, fondée en octobre 1945 par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, publiée chez Gallimard d'octobre 1945 à décembre 1948, chez Julliard de janvier 1949 à septembre 1965, aux Presses d'aujourd'hui d'octobre 1965 à mars 1985, chez Gallimard à partir d'avril 1985.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
Pourtant, il faut se rendre à l'évidence : contrairement à ce qu'on nous a fait croire le grand récit progressiste, le politique ne va pas se défaire du religieux naturellement, par la seule force de l'écoulement du temps. Et l'on aurait tort, au reste, de penser que seul l'Islam est concerné : la référence religieuse est omniprésente dans la vie politique américaine, comme on adore le rappeler en France, il existe un gouvernement qui se réclame de l'hindouisme en Inde, et même en notre bon pays - laïc et voltairien comme on sait -, nous avons vu des foules défiler à l'occasion de la "manif pour tous", qui, pour partie, se réclamaient, pour contester une décision du législateur élu, d'une vision du monde social inspiré par leur religion. Certes, nous sommes loin des événements qui ont secoué Paris au début 2015 ; on ne peut pas confondre des revendications mêlant le religieux et le politique de façon non violente avec l'extrême violence des attentats de janvier ; et l'on remarquera en outre que l'argument religieux n'est presque jamais invoqué comme tel sous nos cieux : on dit "c'est contraire à la dignité humaine", ou "c'est contre-nature", etc. L'inspiration peut bien être religieuse, l'argumentation ne l'est pas. Il n'empêche : cela semble indiquer que toutes les religions apportent avec elles une vision normative du monde social.

Patrice Maniglier, (p. 4-5)
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Il suffit de relire la loi sur l'assistance psychiatrique pour se convaincre que ce qui apparaît être, pour plusieurs, une aventure périlleuse et menaçante n'est que l’insertion dans la norme sanitaire d'un élément civil et constitutionnel qui aurait dû aller de soi et qui pourtant a dû être explicité : la reconnaissance des droits de l'homme, aussi bien sain que malade. La nouveauté de la loi tient, d'abord, à la disparition du concept juridique de "dangerosité" du malade mental, à partir duquel on justifiait la nécessité de le maintenir sous bonne garde, et donc de le réprimer et d'abuser de lui ; elle tient ensuite au refus - conséquence de cette disparition - de créer toute nouvelle structure de ségrégation ; et enfin au renversement de la perspective traditionnelle de la psychiatrie qui, pour la première fois, affronte l'homme souffrant de troubles psychiatriques sans se réfugier derrière le bouclier de la dangerosité et de la mise sous bonne garde.

(Franco Basaglia, Un moment de suspension et d'incertitude)
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Les psychiatres ont-ils compris que le discours de Basaglia n'est pas un discours sur l’asile, mais un discours sur la psychiatrie? Les questions posées par Basaglia sur la "maladie psychiatrique" ne cessent pas, aujourd'hui, d'être centrales. Certes, la compréhension des mécanismes complexes d'interaction entre le génétique, le neurobiologique, le psychologique et l’environnemental, qui tous concourent à définir le cadre des symptômes, peut s'accroître. Il est hors de doute que cette compréhension, pour partielle qu'elle soit, s'est développée depuis trente ans. Cependant, elle laisse intacte la question centrale de la subjectivité du malade et la critique du rapport que la psychiatrie institutionnelle tend à établir avec lui : un rapport de dé-subjectivation, de modélisation et de maîtrise du malade.

(Benedetto Saraceno, La "distorsion anglaise")
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Mon hypothèse est la suivante : la pensée de Sartre est saisie par Basaglia, au début, comme transgressive et dépassant l'horizon de sa formation ; elle deviendra ensuite point de rupture, saut éthico-politique qui, dès l'ouverture des années 1960, déplacera tout l'axe de sa recherche, de la théorie psychopathologique à la pratique d'un rapport très direct et frontal avec le malade, perçu dans sa "réalité".

(Giovanna Gallio, La découverte de la réalité. Sartre, "maître" de Basaglia)
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Dans le cas des institutions psychiatriques, l'asile s'acquittait (et s'acquitte encore aujourd'hui) de sa tâche par l'exclusion des éléments gênants, afin de garder intactes la société saine et ses valeurs. La nouvelle institution psychiatrique, notamment la Communauté thérapeutique, née comme refus de la réalité asilaire, se présente comme une organisation dont le caractère thérapeutique spécifique tient précisément au fait que tous ses acteurs participent directement au processus de changement qui découle de ce refus. Or, une fois la réalité asilaire détruite à l'intérieur de l'institution, le processus s'arrête si la situation s'avère n'être qu'un bouleversement non dialectique de la réalité précédente ; à savoir, si la Communauté thérapeutique ne se présente que comme une nouvelle institution - avec ses règles et ses dogmes - visant à s'acquitter, par une technique différente, de sa fonction institutionnelle à l'intérieur du système social.

(Franco Basaglia, Lettre de New York. Le malade artificiel)
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Dans les pratiques de Trieste, le problème était de réussir à faire passer le malade mental d'une "condition de tutelle" à un "contrat social". C'était affirmer la possibilité de vivre le processus du soin sans son corollaire traditionnel, c'est-à-dire la suspension, pour le malade, de ses droits sociaux et de leur emploi concret. Le malade devait être considéré comme un citoyen de plein droit : un individu qui avait librement accès aux pouvoirs d'une réalité non définie préalablement par le pouvoir médical. Le soin devait s'inscrire dans le déroulement normal de la vie quotidienne : habiter chez soi, trouver un travail ou une activité, avoir des relations spontanées en sortant du monde de l'institution fermée. Dès lors, le travail de transition ne pouvait se continuer qu'en sortant de l'espace asilaire.

(Giovanna Gallio, La découverte de la réalité. Sartre, "maître" de Basaglia)
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Le présupposé est qu'il ne peut y avoir de "guérison" de la maladie mentale sans une libération du sujet en termes d'autonomie, de capacité de choix et d'expérience de son propre corps.

(Raoul Kirchmayr, Critique du corps "fou")
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Le psychiatre a toujours à faire avec la souffrance de l'individu, mais cette souffrance est insérée dans une définition précise de la nature de la norme. Les limites de ce qu'est la norme se déplacent, s'étendent et se réduisent selon les nécessités et le changement des valeurs sociales.

(Franco Basaglia, Un moment de suspension et d'incertitude)
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