Maud Santini

Mais en dehors des situations d'urgence absolue évidentes, le médecin régulateur est face à un large prisme de sollicitations. « La difficulté n'est pas de tenir dix heures au téléphone. On est habitués. Le plus dur, c'est la pression parce qu'on est en permanence entre des choses pas graves, des choses qui ne semblent pas l'être mais qui en réalité le sont, des choses qui semblent l'être et qui ne le sont pas. » C'est le bruit de fond de la ville, un bruit de fond auquel le médecin doit porter une attention constante. Dans l'entrelacs des récits, il reste en éveil. Il cherche l'indice de gravité, le signe qui indiquera que le pronostic vital est possiblement en jeu. Le détail, le signe, l'indice. La médecine est une discipline indicielle. On ne voit jamais directement la maladie. Ce que l'on constate, ce sont les symptômes, c'est-à-dire des indices de la maladie. Les symptômes, en régulation, on ne peut que les entendre.