« C'est votre mère qui vous inquiète ?
Elle a les yeux ouverts ?
Vous pensez qu'elle respire, monsieur ?
Vous pouvez approcher le téléphone de sa bouche pour que j'entende, s'il vous plaît ?
» Toutes sirènes hurlantes, un camion blanc traverse alors la ville. le SAMU, c'est l'hôpital qui se déplace. Qui intervient lorsque la vie soudainement s'échappe.
D'avril 2015 à février 2016, Maud Santini a suivi les équipes d'urgence. Avec ce récit, l'autrice décrypte les trames intimes qui se nouent entre urgentistes et patients. Elle explore ces grands espaces traversés par des femmes et des hommes qui travaillent sans cesse à repousser les limites de la mort et de la solitude.
«Dans les pages qui suivent, j'ai reconnu ce qui fait que ce métier est pour moi un engagement et une passion, à l'opposé d'une médecine virtuelle, une médecine réellement imbriquée dans le monde, travaillée par lui.»
Préface de Patrick Pelloux, médecin urgentiste au SAMU de Paris.
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L’amour… parce que tout est là. Parce que c’est le carburant de la vie. Je ne sais plus si c’est l’amitié qui est la succursale de l’amour ou si l’amour est un salon galant de l’amitié. À eux deux, en tout cas, ils font l’humain.
La crise est là, et je refuse qu'elle m'emporte dans sa tristesse. Rester optimiste est une résistance.
Il faut qu'on fasse vivre les valeurs de la République, les valeurs de laïcité. (...) Il n'y a pas de petit combat - le premier étant l'école, avec l'enseignement de l'Histoire : savoir d'où on vient, pourquoi vous réussissez à parler, et pourquoi nous sommes libres, en France.
• 25/09/2020
La seule question à poser est : es-tu heureux ? Sais-tu qu'entre vivre et mourir personne ne connait la durée et que, par conséquent, l'instant présent et le verbe être sont importants ? Peu importe ton âge : tu es vivant.
Les révolutionnaires voulaient réformer la peine de mort, non pas pour être agréables à la victime mais parce que la décapitation était, elle aussi, appliquée en fonction de la richesse du condamné. Un noble était décapité à l'épée bien aiguisée, les roturiers à la hache, les pauvres perdaient lentement la tête avec une lame émoussée. Le 1er décembre 1789, devant l'Assemblée constituante, le docteur Guillotin, médecin, explique devant les députés, au nom du principe de l'égalité même dans le geste du bourreau : « Le couperet tombe comme la foudre, la tête vole, le sang jaillit, l'homme n'est plus. »
(p. 88)
Par rapport à des morts dites naturelles, le traumatisme de l'accident du choc de l'attentat est encore plus sidérant parce que toutes les bases sont bousculées. Le corps comme l'esprit n'étaient pas préparées à la séparation et au drame.
Il y a l’âge de la carte d’identité et un âge physiologique.
Le chef? Un petit jeune qui croit qu'il sera un jour le chef du chef. Alors il est méprisant comme une porte qui s'ouvre mal.
[ 1574 ]
Charles IX est maigre, les yeux creusés, le teint pâle, il respire très mal, crache du sang. Le chirurgien Ambroise Paré ne peut s'occuper de lui, car c'est le domaine de la médecine. Déjà médecins et chirurgiens se livrent une guerre communautaire totalement stupide - qui se poursuit encore parfois de nos jours ! C'est un décret du roi, qui a séparé leurs métiers, et si jamais Paré donnait son avis, il risquerait d'être en infraction.
Bien sûr, les souvenirs sont toujours assaisonnées avec douceur dans la salade composée de nos existences. Ça facilite la digestion des horreurs de nos vies.