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Citation de martineden74


La finition corporelle, je la vénère au féminin. Jeanne-Sophie l’avait, et comme au centuple, cette finition qui me terrassait sans façon. Elle était habillée d’une robe du soir qui accentuait la forme en obus de ses seins. Ils représentaient à mes yeux les mangues de Pâques de mon enfance, ces mangues qui nous venaient du Nigeria. (…) Leur couleur chair – un camaïeu blond qui tirait sur du blanc – les rendait désirables. Je ne les quittais pas des yeux, même si leur accroche sur les branches m’effrayait. Elle était des plus fragiles, et la pensée que les mangues décrocheraient et se briseraient au sol – la vision du sang, la perte d’un jus si précieux – me rendait hystérique, même si je réussissais toujours à le dissimuler. Je trouvais injuste que la générosité fût payée en retour par un sort malheureux. Personne, ni Dieu ni diable, ni le vent ni la grêle n’avaient le droit de desceller les seins comme des bidules… À l’insu de maman, je m’étais institué gardien des seins.

Ceux de Jeanne-Sophie me faisaient bander en continu. Ce soir, c’étaient encore leurs attaches qui me bouleversaient.
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