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Citations de Nimzowitsch (18)


On dit que l’espoir fait vivre, c’est peut-être vrai, je m’en moque : ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait pas exister. La colère si. Les gens l’ont oublié, ils n’ont plus de rage, ce sont des animaux inoffensifs.
Il y aurait pourtant d’autres voies, qui ne réclameraient que quelques homicides, un peu de poudre et du courage
Il y aurait pourtant d’autres voies, qui ne réclameraient que quelques homicides, un peu de poudre et du courage. On tuerait deux ou trois gendarmes, abattrait des militaires en permission, accomplirait des carnages dans les commissariats, ouvrirait le feu durant les réunions des conseils municipaux, exploserait les P.D.G avec leurs usines, mettrait à mort les agents des impôts, les directeurs de banque, les gardiens de prisons, traquerait les élus... Constatant l’inertie des masses, trop occupées à comparer le prix des écrans plats et à parier sur les canassons, j’ai décidé de prendre les devants, de frotter la crasse omniprésente, de décaper un bon coup.
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L’ennui est le fardeau de l’homme, seul animal à devoir s’accepter et se subir.
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p6 Si vous aspirez à tuer votre prochain, à le torturer patiemment, à étouffer des enfants dans un sac en plastique, à occire, à abattre, à empaler, à poignarder, à mutiler, à défenestrer, à énucléer, à émasculer le cas échéant, à violer votre voisin, son gosse, son chien ou son cadavre, à enfoncer des lames dans la chair des nouveau-nés, à violenter des ancêtres, à faire sauter des crânes, à patauger dans le sang, à y plonger votre visage, à assassiner avec préméditation, à détruire sans raison, à détruire au hasard, à détruire toujours, alors vous êtes au bon endroit. J’ai ce qu’il vous faut ; il suffit de lire et de prendre des notes. Je suis une science de la guerre, l’expérience a fait de moi un maître dans l’art du massacre invisible.
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La mémoire n'est pas la vérité. La conscience n'est pas la vérité. Le réel n'est pas la vérité. Ce que nous percevons n'en est qu'un fragment, une interprétation trop humaine de quelques conséquences, sans qu'il nous soit possible d'estimer le faisceau complet des causes, des facteurs et des possibilités. Il est impossible de résoudre une équation en n'en voyant que le résultat. Nous sommes de piètres mathématiciens. Nous sommes des savants aveugles prétendant disséquer le monde et l'analyser au microscope, découpés en milliards de lamelles humectées d'une goutelette d'eau colorée. Nous ne voyons rien. Nous ne savons pas voir. p.88
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Je hais les superlatifs. Aujourd’hui plus personne ne se donne la peine d’utiliser correctement les mots : à écouter les logorrhées insanes de la télévision, tout est culte, génial, fabuleux, magique, extraordinaire, exceptionnel, en somme tout est hors du commun puisque plus rien ne l’est et que ceux qui en parlent croupissent tous dans la même inculture. Je crois que c’est à travers les matchs de football et les jeux olympiques que ces pratiques verbales douteuses se sont généralisées. Elles sont devenues des tics de langage, il suffit d’écouter parler les gens dans la rue. Les commentateurs sportifs sont la lie de l’humanité. Je ne voudrais pas faire dans la surenchère, mais si je considère avec lucidité mon parcours, je suis forcée d’admettre l’escalade de la violence dans les meurtres commis. L’humanité est un stock d’individus à abattre, d’identités à effacer. Les hommes sont faits pour mourir. Je les vois. Je les comprends. Ils marchent autour de moi, subissent leur vie et disparaissent.
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En apprenant sa mort, il porterait jusqu’à la fin de sa vie le fardeau de la culpabilité, en se disant que s’il avait été là, il aurait pu tout empêcher. Les gens se sentent toujours coupables, c’est une manière d’entretenir leur ego.
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p126 Les assassins ratent parfois leur crime -- ils tuent, mais pas comme ils l’auraient souhaité. C’est un échec personnel, une souffrance, un déchirement : ne pas être à la hauteur de soi-même, de ce qu’on a été par le passé, de ce qu’on aurait pu faire, de ce dont l’on se sait capable, est une humiliation. Il y aurait beaucoup à dire sur la mélancolie des meurtriers.
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p80 Il avait besoin d’une tragédie, d’un désastre, d’une apocalypse johannique. Ils en ont tous besoin. Que des types à capuche et à couteau entrent dans les salles de classe, avancent avec détermination et lardent leur victime choisie depuis longtemps. Chacun aura la sienne : il y aura autant d’agresseurs que d’élèves, les assassins s’enfuiront par les fenêtres, dans toute les directions. On ne pourra les rejoindre ni empêcher le sang de couler, encore et encore, de se répandre dans les couloirs....
... Au milieu de la carcasse éventrée, des flammes, des cadavres, il y aura un éclat de rire forcé, factice, partagé, et ce sera le plus effrayant.
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p65 Elles (ses filles) chialent toujours. Pour le chat ou le chien qu’elles n’ont pas. Les égratignures. Les disputes. Les colères. Les frustrations. Les enfants chialent sans cesse, ils n’en ont jamais assez, ce sont de vrais océans miniatures sur patte, ils ont en permanence de la flotte salée en réserve à déballer.
.... Marie abhorrait les décisions infimes du quotidien, les choix sans risques qui se présentaient à elle, l’expression dérisoire de sa volonté qui en découlait inéluctablement en la marquant d’un bref sentiment d’échec.
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il ne sait pas pourquoi il est ici, devrait utiliser son argent pour retourner au Japon, la vie n’y était pas si mal si l’on excepte le fait qu’il voulait se tuer,
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Les gens se sentent toujours coupables, c'est une manière d'entretenir leur égo. p.169
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Les gens s’asseyaient toujours à la même place. Ils faisaient toujours la
même chose. La répétition des actes et des mots l’angoissait. Les animaux aussi faisaient toujours la même chose. En les regardant se singer ainsi mutuellement chaque semaine, assis, insipides, patiemment soumis, Marie était de plus en plus convaincue que l’évolution des espèces ne signifiait pas le progrès : depuis qu’il avait inventé le concept ridicule et infamant d’une entité supérieure veillant sur lui, qu’il se drapait derrière un mensonge trop grand pour soi, l’homme avait entamé sa régression. De millénaire en millénaire, il redeviendrait primate,chien, porc, rat, cloporte, bactérie. Microbe parmi les microbes. On ne les différencierait plus. Organismes monocellulaires pour une monopensée.
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p63 J’existe dans l’ignorance des autres. Je me dilue dans leur oubli. Je tue. Je n’existe pas. Je suis invisible. Déjà morte peut-être, mort en attente toujours, cadavre en sursis suspendu au monde, je reste dans l’ombre éveillée et seule, un couteau à la main sous le ciel gris des ponts, sereine car je vous vois tous et personne jamais ne me voit.
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On dit que l'espoir fait vivre, c'est peut-être vrai, je m'en moque : ce qui est sûr, c'est qu'il ne fait pas exister. La colère, si. p.138
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La mort est le dernier rempart contre l’ennui. p.123
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Elle aimait les lacs, parce qu’elle savait que les morts par noyade y étaient plus nombreux que dans les mers et les océans. C’était une bonne chose. Les lacs étaient comme elle, ils tuaient par surprise, ils ne payaient pas de mine, profitaient de l’imprudence et de la bêtise des gens.
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Je voudrais un monde où les assassins cacheraient leurs victimes et où le commun du peuple, de la tourbe, de la glèbe, étalerait ses cadavres sur le trottoir plutôt que de les enterrer dans des boîtes capitonnées aux poignées en laiton. Ce serait dans un futur proche, dans une époque d’angoisse, de névrose, où l’on se refuserait à nourrir les vers, de peur qu’après avoir ingéré les morts enfouis ils ne sortent des tombeaux en armée rampante pour nous dévorer. Un soir sur deux, on déposerait ses défunts avec le reste des déchets domestiques, en laissant dehors, à même le pavé, les carcasses raides et froides de ses chiards ou de ses vieux. Il n’y aurait rien de choquant à ça ; tout le monde agirait de la sorte, les rues seraient parsemées de chair inerte sous les mouchetures blanches des réverbères.
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p30 Une jungle enchifrenée s’était mouchée sur les étendues de ciment, les tachant par flaques de couleurs altérées --- vert sablonneux, noir de craterelle, pourpre désuète, jaune de foie cuit, sépia maclée, blanc de liche. Les victimes fondues, informes, échouées au caniveau, bavaient des ruisseaux vivants, crachaient en continu des insectes paniqués qui s’enfuyaient aussitôt, en chasse déjà. Des fleurs, des plantes, des droséras gigantesques, s’unissaient à tous les matériaux, aux surfaces corrompues sitôt conquises, exposés aux lainages arachnéens sentant le poivre, le naphtalène, parmi les falbalas de mucus.
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