Bergerie
Le berger plein de coccinelles
A fait deux pas dans sa chaumine ;
L’horloge qui le suit de près
Commence à ronfler doucement.
Le feu reprend mais tourne au bleu.
L’horloge hésite à regarder
Les mains calleuses de cet homme
Qui coupe un pain dans la marmite,
Qui fait la soupe de minuit,
Qui plante son vieux coutelas
Dans le bois de la table rêche.
L’horloge a peur de se tromper.
C’est pour cela que bat plus vite
Son balancier de vert de gris.
La flamme parvient à glisser
Sa langue au fond de la marmite.
Le berger prend son écuelle
Et parmi ses moustaches mauves
Il boit lentement son passé
Qui sent le mouton enragé.