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Citation de Ziliz


 Ouest-France
■ Les mesures de confinement exacerbent les inégalités sociales : Les travailleuses du sexe en grave danger à Nantes.

Le confinement et l’épidémie de coronavirus a contraint les travailleuses du sexe à suspendre leur activité du jour au lendemain. Pour beaucoup, la rue constitue leur seul moyen de revenus. L’association nantaise Paloma leur propose une aide d’urgence et met tout en œuvre pour un soutien plus pérenne.

« Leur travail s’est arrêté du jour au lendemain dès le début du confinement, résume Maïwenn Henriquet, intervenante santé à l’association Paloma. Pour beaucoup, c’était leur seule source de revenus. Avec le loyer à payer, à la fin du mois est arrivée l’angoisse. » Les rues désertes, car désormais interdites aux promeneurs nocturnes, et un sérieux risque pour la santé des uns et des autres, ont fait dégringoler l’activité de la prostitution de rue.
Maïwenn accompagne les travailleuses du sexe, à Nantes, depuis des années. La population des femmes proposant des relations tarifées est globalement précaire, notamment celles qui travaillent exclusivement dans la rue. Beaucoup sont migrantes, du Nigéria ou de Roumanie, notamment. Une trentaine de femmes seraient dans cette situation très précaire actuellement dans la métropole nantaise (chiffre évolutif, estimé par l’association). Elles vivent pour la plupart à plusieurs chez des amis, en sous-location, ou à l’hôtel. « Elles n’ont plus les moyens de se nourrir. Et bientôt, elles devront quitter leur logement faute de pouvoir le payer », ajoute Agatha, de Paloma.

Les femmes n’osent plus sortir, pour ne pas s’exposer au coronavirus, ou le transmettre à un client si elles en sont porteuses. Sur Internet, des clients persistent.
« Ils demandent que les femmes se déplacent chez eux, constate Agatha, elle-même escort-girl, qui a arrêté de travailler. Elles refusent. Hors de question pour elles de prendre le risque d’une amende ou d’être contaminées. »
L’association évalue à 80 le nombre d’escort-girl à Nantes, en ce moment.

Paloma a distribué des colis alimentaires récupérés via les Restos du cœur, à vingt travailleuses du sexe, le 27 mars, avec kits d’hygiène et attestations de sortie. Une mesure d’urgence, ponctuelle, que l’association va reconduire. Cinquante colis seront distribués dans quelques jours.

Les membres de l’association, créée par Médecins du monde, diffusent les consignes de confinement et constatent que les travailleuses du sexe « connaissent bien les dangers ». Mais ils craignent que les plus vulnérables, qui ne perçoivent aucune prestation sociale, se trouvent face à un non-choix. « Notre préoccupation est de les soutenir afin qu’elles puissent ne pas aller travailler. »

L’association s’est tournée vers ses financeurs privés, des fondations pour la plupart, partenaires fidèles. « S’ils acceptent qu’on utilise leur argent pour aider ces personnes pendant le confinement, alors ce serait la solution », précise Maïwenn. Les sommes allouées aux actions de rue, comme les maraudes, pourraient être données aux travailleuses du sexe.

Au-delà de ces aides matérielles, Paloma renseigne les travailleuses du sexe, sur leurs droits, le maintien ou non d’un rendez-vous médical au CHU, le renouvellement de leur demande d’asile (1)….
« C’est anxiogène, on est là pour les guider », explique Maïwenn. Garder un lien par téléphone est essentiel pour les responsables de Paloma.
« Ce qui nous inquiète, ce sont les personnes qu’on voyait dans la rue et dont on n’a plus aucune nouvelle », ajoute Agatha.

(1) La préfecture a renouvelé tous les titres automatiquement pendant le confinement.
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>> https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-les-travailleuses-du-sexe-en-grave-danger-nantes-6797626?fbclid=IwAR1C5ECAo_IxRC4R2BBrV-dKpOxKzKmoAaAZdR_MxjtLwPjbhbC6vpxAMtQ
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