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Citation de Aquilon62


Afflige-toi de m'avoir perdu, ma tendre épouse, passé ton existence dans la tristesse causée par mes malheurs et pleure sur mon destin : pleurer a aussi son charme b les larmes assouvissent et emportent le chagrin. Puisses-tu avoir eu à pleurer non sur ma vie mais sur ma mort ! C'est ma mort qui t'aurait laissée seule. Assisté de toi, j'aurais rendu mon dernier souffle dans l'air de ma patrie  ; de pieuses larmes auraient coulé sur mon corps ; au jour suprême tes doigts auraient fermé mes yeux contemplant un ciel familier; ma cendre aurait été déposée dans le tombeau de mes ancêtres et la terre garderait le corps qu'elle reçut à sa naissance. Enfin, comme ma vie, ma mort eût été sans tache. Maintenant je vis pour rougir de mon supplice.

Tu uero tua damna dole, mitissima coniux.
Tempus et a nostris exige triste malis
Fleque meos casus : est quaedam flere uoluptas ; Expletur lacrimis egeriturque dolor.
Atque utinam lugenda tibi non uita, sed esset
Mors mea : morte fores sola relicta mea !
Spiritus hic per te patrias exisset in auras,
Sparsissent lacrimae corpora nostra piae,
Supremoque die notum spectantia caelum
Texissent digiti lumina nostra tui,
Et cinis in tumulo positus iacuisset auito,
Tactaque nascenti corpus haberet humus ;
Denique, ut et uixi, sine crimine mortuus essem.
Nunc mea supplicio uita pudenda suo est.

(LIVRE QUATRE / 3 - Édition Les Belles Lettres / Série Latine / traduction de Jacques André)
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