Journaliste catholique, essayiste, libre penseur, bloggeur, mais aussi ancien directeur de la rédaction du Figaro Magazine, Patrice de Plunkett est sans cesse sur la brèche. De Benoît XVI à l'écologie, en passant par les évangélistes... Aucun sujet ne lui échappe. Venu de la gauche maurrassienne, c'est à Paray-le-Monial qu'il se convertit au Christ. Celui qui dit haut et fort ce qu'il pense à travers son blog, murmure quelques confidences sur le plateau d'Emmanuelle Dancourt ! KTOTV
La France possède un ministre de la Culture capable, sans trouble, le même jour, de télégraphier sa solidarité avec Václav Havel et de s'envoler vers Cuba, pour y embrasser l'homme qui, depuis vingt ans, séquestre et torture Valladares. Les goulags latins doivent être plus aimables que d'autres, et la Bohème moins riante que Cayo Piedras, l'île privée où Fidel va traiter notre ministre et sa suite d'une façon si conviviale que l'autre, réendossant le surlendemain chemise et veston, expliquera aux journalistes comment Cuba et la France ont choisi de servir le peuple plutôt que "quelques privilégiés", et comment Castro l'a "séduit" par sa "générosité" et son "attention pour les autres". Puis Jack Lang partira se faire acclamer par la RDA et congratuler par le Vietnam, à la confèrence culturelle de Mexico.
Refuser au nom de la religion de suivre l'Église sur une question aussi cruciale que la bienveillance envers le prochain, c'est se fabriquer un christianisme sans Christ (page 104).
La vie du chrétien est une conversion permanente, c'est la seule vraie leçon de notre histoire bimillénaire. Invoquer l'héritage d'antan pour esquiver la conversion aujourd'hui n'aurait donc aucun sens : refuser les changements que nous demande l'Église en tous domaines, prétendre réserver la religion au "spirituel" en la privant de ses effets sociaux - ou (pire encore) l'affubler d'oripeaux politiques incompatibles avec ce que demande l'Église -, serait nous placer en porte-à-faux et vivre comme dans une secte (pages 38-39).
Au fond, c'est une question de choix. Catholiques de l'Hexagone, que voulons-nous vraiment : n'être que le clan des "cathos", nous obséder sur des idées fixes, croire faire de la politique en s'enlisant dans des partis ? brandir nos "droits" comme des titres de propriété ? choisir le particulier contre l'universel ?
Ou être des "catholiques", c'est-à-dire ne pas vivre séparés des humains, par un halo de fictions - et marcher avec notre Eglise, pour aider nos contemporains à connaître le Christ ?
L'Église est à nouveau dans les douleurs de l'enfantement : elle change pour devenir témoin du Christ dans un monde sans précédent, et elle nous invite à changer avec elle puisque nous sommes l'Église (page 11).
Comment aider nos contemporains à découvrir, non "les valeurs des cathos" (dont tout le monde se fiche), mais la personne du Christ qui bouscule toutes les "valeurs" ? La foi en Lui n'est pas une "valeur" : c'est une révolution permanente. Ses implications sont sans limites, on n'aura jamais fini de les actualiser. La foi au Christ met en avant, elle lance en avant ; elle est le contraire d'un prosélytisme uniforme parce qu'elle accueille nos aspirations contradictoires pour leur ouvrir des dépassements surprenants...
Tout se passe depuis 2013 comme si une fraction d'un certain milieu social, rompant avec des habitudes qui remontaient au XIXème siècle, avait cessé de considérer le pape de Rome comme une référence (page 41).
"Sortir" est la mission donnée aux chrétiens par le Christ en personne, qui marchera avec eux, promet-il, jusqu'à la fin des temps. Refuser cette mission serait ne pas croire en la promesse et pécher contre l'espérance : les dérives sectaires catholiques partent toujours d'un refus de faire confiance à l'Eglise bien qu'elle ait les promesses du Christ.
Ce refus de confiance - enveloppé de fausses raisons - imprègne aujourd'hui l'attitude de bergogliophobes qui tentent d'influencer un public inquiet.
Tout se passe depuis 2013 comme si une fraction d'un certain milieu social, rompant avec des habitudes qui remontaient au XIXe siècle, avait cessé de considérer le Pape de Rome comme une référence. Autrefois, on avait la photo de Jean-Paul II sur le piano - sans vouloir connaître ses positions économiques et écologiques. On eu ensuite (moins souvent) la photo de Benoît XVI. Peu auraient l'idée aujourd'hui de mettre une photo de "Bergoglio".
Que lui reproche-t-on ?
L'Église catholique est le seul organisme de l'histoire destiné à ceux qui n'en font pas partie (page 29).