AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ziliz


 Phèdre
Je dirai en peu de mots combien la liberté est douce.
Un loup d'une maigreur excessive rencontra un chien gros et replet. Après un salut, ils s'arrêtèrent :
« D'où vient, dit le loup, que ton poil est si brillant ? Où te nourris-tu, pour avoir un si bel embonpoint ? Moi, qui suis bien plus fort, je meurs de faim.
— Ce bonheur sera le tien, répondit le chien avec franchise, si tu peux rendre au maître les mêmes services que moi.
— Quels sont-ils ?
— Garder la porte, et la nuit, défendre la maison contre les voleurs.
— Me voilà tout prêt : car maintenant j'ai à souffrir la neige, la pluie, et je traîne au fond des bois une vie misérable. Qu'il me sera plus facile de vivre à l'abri sous un toit, et de trouver un bon dîner sans me donner de mal !
— Viens donc avec moi. »
Chemin faisant, le loup voit le cou du chien pelé par l'effet de la chaîne.
« Qu'est cela, ami ?
— Rien.
— Dis-le moi, je te prie.
— Comme on me trouve vif, on m'attache pendant le jour pour que je dorme quand luit le soleil, et que je puisse veiller dès que vient la nuit ; le soir, on m'ôte ma chaîne, et je cours où je veux. On m'apporte du pain, mon maître me donne des os de sa table, les valets me jettent quelques bons morceaux, et me laissent leur soupe dont ils ne se soucient guère. Ainsi, sans travailler, je me remplis le ventre.
— Mais, dis-moi, si tu veux sortir, le peux-tu ?
— Pas tout à fait.
— Jouis donc, mon ami, des douceurs que tu me vantes ; quant à moi, je ne changerais pas ma liberté contre une couronne. »

Fable 'Le Chien et le Loup', Ie siècle.
Traduit par M. E. Panckoucke, 1864
Commenter  J’apprécie          320





Ont apprécié cette citation (23)voir plus




{* *}