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Citations de Phèdre (16)


 Phèdre
■ LA GÉNISSE, LA CHÈVRE, LA BREBIS ET LE LION.
S’associer avec un puissant n’est jamais sûr ; cette fable va prouver ce que j’avance.
La Génisse, la Chèvre et la patiente Brebis firent dans les bois société avec le Lion. Ils prirent un cerf d’une grosseur prodigieuse ; les parts faites, le Lion parla ainsi : « Je prends la première ; parce que je m’appelle Lion ; la seconde, vous me la céderez, parce que je suis vaillant ; la troisième m’appartient, parce que je suis le plus fort ; quant à la quatrième, malheur à qui la touche ! »
C’est ainsi que, par sa mauvaise foi, il resta seul maître du butin.

(Fables, Livre I)
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 Phèdre
Je dirai en peu de mots combien la liberté est douce.
Un loup d'une maigreur excessive rencontra un chien gros et replet. Après un salut, ils s'arrêtèrent :
« D'où vient, dit le loup, que ton poil est si brillant ? Où te nourris-tu, pour avoir un si bel embonpoint ? Moi, qui suis bien plus fort, je meurs de faim.
— Ce bonheur sera le tien, répondit le chien avec franchise, si tu peux rendre au maître les mêmes services que moi.
— Quels sont-ils ?
— Garder la porte, et la nuit, défendre la maison contre les voleurs.
— Me voilà tout prêt : car maintenant j'ai à souffrir la neige, la pluie, et je traîne au fond des bois une vie misérable. Qu'il me sera plus facile de vivre à l'abri sous un toit, et de trouver un bon dîner sans me donner de mal !
— Viens donc avec moi. »
Chemin faisant, le loup voit le cou du chien pelé par l'effet de la chaîne.
« Qu'est cela, ami ?
— Rien.
— Dis-le moi, je te prie.
— Comme on me trouve vif, on m'attache pendant le jour pour que je dorme quand luit le soleil, et que je puisse veiller dès que vient la nuit ; le soir, on m'ôte ma chaîne, et je cours où je veux. On m'apporte du pain, mon maître me donne des os de sa table, les valets me jettent quelques bons morceaux, et me laissent leur soupe dont ils ne se soucient guère. Ainsi, sans travailler, je me remplis le ventre.
— Mais, dis-moi, si tu veux sortir, le peux-tu ?
— Pas tout à fait.
— Jouis donc, mon ami, des douceurs que tu me vantes ; quant à moi, je ne changerais pas ma liberté contre une couronne. »

Fable 'Le Chien et le Loup', Ie siècle.
Traduit par M. E. Panckoucke, 1864
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Une aigle avait fait son nid au sommet d'un chêne; une chatte sauvage, ayant trouvé un creux au milieu de l'arbre, y avait fait ses petits; une laie habituée à vivre dans les forêts avait déposé sa portée près du pied. Mais cette intimité formée par le hasard fut détruite par la mauvaise foi et la méchanceté funeste de la chatte. Elle grimpe jusqu'au nid de l'aigle et lui dit : « On prépare ta perte et peut-être, hélas ! aussi la mienne. Car, si tu vois chaque jour cette laie perfide creuser le sol, c'est qu'elle veut abattre le chêne pour pouvoir à terre se jeter facilement sur nos progénitures. Après avoir semé la terreur et le trouble dans le coeur de l'aigle, elle descend en rampant à la bauge de la laie couverte de soies. "Tes petits, lui dit-elle, sont en grand danger. Car, aussitôt que tu sortiras pour chercher pâture avec ton jeune troupeau, l'aigle, déjà prête à l'attaque, t'enlèvera tes marcassins". Quand elle a répandu l'effroi aussi dans ce lieu, la fourbe va se cacher dans son trou où elle est en sûreté. Elle en sort la nuit pour aller çà et là d'un pas qui ne touche presque pas le sol et, quand elle s'est bien nourrie et qu'elle a bien nourri ses petits, elle affecte d'avoir peur et a l'oeil au guet tout le jour. L'aigle, craignant la chute de l'arbre, ne le quitte pas. La laie, pour se garder contre le rapt de ses petits, ne sort plus de chez elle. Bref, aigle et laie moururent de faim avec leurs petits et fournirent à la chatte et aux petits chats un repas abondant.
Que de mal fait souvent un homme au langage perfide !
Cette fable peut l'apprendre aux gens sottement crédules.
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 Phèdre
Un homme instruit a toujours en lui ses richesses.
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On perd justement son bien, quand on convoite celui d’autrui.
Un chien traversait un fleuve avec un morceau de chair dans sa gueule: il aperçoit son image dans le miroir des eaux, et, croyant voir un autre chien portant une autre proie, il veut la lui ravir. Mais son avidité fut trompée il lâcha la proie qu’il tenait, et ne put néanmoins atteindre celle qu’il avait convoitée.
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Vulgare amici nomen, sed rara est fides.

Le nom d'ami est commun, mais l'amitié est rare.
(p.164-165)
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La Figure du Singe

Parmi des viandes et d’autres comestibles, un passant vit un Singe à l’étal d’un Boucher. Il demanda quel goût cette bête pouvait avoir. Le Boucher lui répondit en riant : « Telle est la figure, tel est le goût. »
Cette réponse me semble plus plaisante que juste ; car j’ai vu souvent des hommes beaux être fort méchants, et d’autres, avec une figure affreuse, avoir un cœur excellent.
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La Grenouille et le Bœuf

Le pauvre, en voulant imiter le puissant, se perd.
Une Grenouille vit un Bœuf dans une prairie. Jalouse d’une taille si belle, elle gonfle sa peau ridée ; puis demande à ses petits si elle n’est pas plus grosse que le Bœuf. Ils lui disent que non. De nouveau elle s’enfle, fait plus d’efforts, et demande encore qui est le plus gros. Ils répondent: « C’est le Bœuf. » Enfin, de dépit, elle veut se gonfler encore, mais son corps crève, et elle périt.
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LE LOUP ET LA GRUE

Attendre des méchants la récompense d’un bienfait, c’est double faute: d’abord, on a obligé des indignes; ensuite, on risque de ne pas s’en tirer sain et sauf.
Un Loup avala un os qui lui resta dans le gosier. Vaincu par la douleur, il demandait secours, promettant une récompense à qui le délivrerait de son mal. La Grue se laisse enfin persuader par ses serments; elle hasarde la longueur de son cou dans la gueule du Loup, et fait cette dangereuse opération. Comme ensuite elle réclamait son salaire : « Ingrate, lui dit-il, tu as retiré ta tête saine et sauve de mon gosier, et tu demandes une récompense! »
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C’est Ésope qui, le premier, a trouvé la matière ; moi, je l’ai façonnée en vers […]. Ce petit livre a un double mérite : il fait rire et il donne de sages conseils pour la conduite de la vie. À celui qui viendrait me reprocher injustement de faire parler non seulement les animaux, mais même les arbres, je rappellerai que je m’amuse ici à de pures fictions.
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L'aigle, la corneille et la tortue

Un aigle enleva dans les airs une tortue. Celle-ci avait ramassé son corps dans sa maison d’écaille et ne pouvait subir aucune atteinte, en y restant ainsi enfermée. Mais à travers les airs une corneille arriva et, tout en volant à côté de l’aigle, lui dit : – C’est vraiment une belle proie que tu as emportée dans tes serres ; mais si je ne te montre pas ce que tu dois faire, tu te fatigueras inutilement à porter ce lourd fardeau.
L’aigle promet une part de la prise : la corneille alors lui conseille de laisser tomber la tortue du haut des airs sur un rocher, pour briser la dure carapace. Celle-ci une fois mise en miette, il lui sera facile de faire de la chair sa nourriture. Persuadé par ces paroles, l’aigle suivit les conseils de la corneille et partagea généreusement son repas avec sa conseillère. Ainsi la tortue, que protégeait une défense donnée par la nature, trop faible contre deux ennemis, périt d’une mort horrible.
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Un aigle enleva dans les airs une tortue. Celle-ci avait ramassé son corps dans sa maison d’écaille et ne pouvait subir aucune atteinte, en y restant ainsi enfermée. Mais à travers les airs une corneille arriva et, tout en volant à côté de l’aigle, lui dit : – C’est vraiment une belle proie que tu as emportée dans tes serres ; mais si je ne te montre pas ce que tu dois faire, tu te fatigueras inutilement à porter ce lourd fardeau.
L’aigle promet une part de la prise : la corneille alors lui conseille de laisser tomber la tortue du haut des airs sur un rocher, pour briser la dure carapace. Celle-ci une fois mise en miette, il lui sera facile de faire de la chair sa nourriture. Persuadé par ces paroles, l’aigle suivit les conseils de la corneille et partagea généreusement son repas avec sa conseillère. Ainsi la tortue, que protégeait une défense donnée par la nature, trop faible contre deux ennemis, périt d’une mort horrible.
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Amittit merito proprium qui alienum adpetit.

À convoiter le bien d'autrui, on perd justement le sien.
(p.52-53)
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le Boucher et le Singe

Parmi des viandes et d’autres comestibles, un passant vit un Singe à l’étal d’un Boucher. Il demanda quel goût cette bête pouvait avoir. Le Boucher lui répondit en riant : “Telle est la figure, tel est le goût.” Cette réponse me semble plus plaisante que juste ; car j’ai vu souvent des hommes beaux être fort méchants, et d’autres, avec une figure affreuse, avoir un cœur excellent.
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Le Chien nageant

On perd justement son bien, quand on convoite celui d’autrui.
Un chien traversait un fleuve avec un morceau de chair dans sa gueule : il aperçoit son image dans le miroir des eaux, et, croyant voir un autre chien portant une autre proie, il veut la lui ravir. Mais son avidité fut trompée : il lâcha la proie qu’il tenait, et ne put néanmoins atteindre celle qu’il avait convoitée.
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Le Soleil et les Grenouilles

[…]
Un jour que le soleil voulait prendre femme, les grenouilles en poussèrent des cris jusqu'au ciel. Tout ému de ce vacarme, Jupiter [le roi des dieux] s'informe du motif de leurs plaintes.
« Maintenant, dit alors une habitante des étangs, un soleil suffit pour brûler et vider jusqu'au fond tous les marais et nous faire périr misérablement de mort lente dans nos demeures desséchées. Que sera-ce, s'il vient à avoir des enfants ? »
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Auteur Allemand né à Weimar en 1749, romancier, dramaturge, poète, théoricien de l'art et homme d'État allemand, passionné par les sciences, notamment l'optique, la géologie et la botanique, et grand administrateur. Il est connu pour avoir écrit "Faust" et "Les Souffrances du jeune Werther"...

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