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Citation de AuroraeLibri


Là en effet où l’on s’efforce de la ravir aux hommes, là où l’on fait le procès aux opinions dissidentes, et non aux individus, qui seuls peuvent faillir, là ce sont les honnêtes gens dont le supplice est donné en exemple, et ces supplices sont considérés comme de vrais martyres qui enflamment la colère des gens de bien et excitent en eux des sentiments de pitié, sinon de vengeance, au lieu de porter la frayeur dans leur âme. Alors les saines pratiques et la bonne foi se corrompent, la flatterie et la perfidie sont encouragées, les ennemis des victimes triomphent en voyant le pouvoir faire de telles concessions à leur fureur et par là se constituer sectateur de la doctrine dont ils se donnent pour interprètes. Qu’arrive-t-il enfin ? que ces hommes usurpent toute autorité, et ne rougissent point de se déclarer immédiatement élus par Dieu, de proclamer divins leurs décrets, et simplement humains ceux qui émanent du gouvernement, afin de les soumettre aux décrets divins, c’est-à-dire à leurs propres décrets. Or qui ne sait combien cet excès est contraire au bien de l’État ? C’est pourquoi je conclus, comme je l’ai déjà fait au chapitre XVIII, qu’il n’y a rien de plus sûr pour l’État que de renfermer la religion et la piété tout entière dans l’exercice de la charité et de l’équité, de restreindre l’autorité du souverain, aussi bien en ce qui concerne les choses sacrées que les choses profanes, aux actes seuls, et de permettre, du reste, à chacun de penser librement et d’exprimer librement sa pensée.
Chapitre XX
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