La tâche ultime de notre existence est d'accorder la plus grande place au concept d'humanité dans notre propre personne (…) à travers l'impact de nos actions dans nos vies.
Chaque traducteur doit immanquablement rencontrer l'un des deux écueils suivants : il s'en tiendra avec trop d'exactitude ou bien à l'original, aux dépens du goût et de la langue de son peuple, ou bien à l'originalité de son peuple, aux dépens de l'œuvre à traduire.
Lettre à Schlegel, 23 juillet 1796
(cité par Antoine Berman, dans « L’épreuve de l’étranger »)
L'homme vit parmi ses objets principalement - et l'on peut même dire exclusivement, puisque ce qu'il ressent et ce qu'il fait découlent de ce qu'il perçoit - comme le langage lui laisse percevoir. Dans l'opération même par laquelle il file les brins du langage, il s'y emprisonne; et chaque langue trace autour des hommes à qui elle appartient un cercle magique, d'où ils ne peuvent sortir que pour tomber dans un autre.