conte du "châtiment du parasite" :
Ils n'ont honte de rien, agissent sans vergogne,
De leur méchant museau, laissent aller leur grogne
Font des minauderies de leur vilaine trogne,
Et pour leur seul profit, très bassement, besognent.
conte du "cheval de jade" :
Ce que le cœur attend ne saurait nous échoir,
Ce qu'on espérait plus s'en vient sans qu'on y pense,
Car tout dans l'univers est fixé par avance,
Il n'est d'aucun secours de chercher à prévoir.
conte des "latrines de la fortune" :
Pour sentir cette odeur prêtons donc la narine :
Il nous vient tout à coup un frais vent de latrine.
Du matin jusqu'au soir il siège tel un tribun,
Dignement, sur le belvédère aux sept parfums.
Conte de "la belle et le lettré".
Joli garçon pour la demoiselle, beaucoup de pognon pour la maquerelle; adage vieux comme le monde, et plu solide qu'un bouclier d'acier trempé !
Il y avait un commissaire impérial pacificateur qui avait pour patronyme Hu. C'était un homme avide et cruel qui, depuis qu'il avait pris ses fonctions au Guangxi, n'avait pas songé une seule fois à prendre la plus petite mesure avantageuse pour son peuple, ni essayé en rien de diminuer un tant soit peu ses souffrances. Jour après jour, il ne pensait qu'à s'engraisser, disposé qu'il était, s'il l'avait pu, à écorcher jusqu'à l'écorce même de la terre.
L'écriture romanesque dans la Chine du XVIIème siècle fleurit souvent sous le pinceau de lettrés écartés pour diverses raisons de la carrière mandarinale, et qui trouvent là le moyen, soit d'exprimer leurs critiques et leurs idéaux sociaux, soit de trouver refuge dans la gratuité et l'ironie. (présentation de Rainier Lanselle)