Les quelques jours passés sous leur toit m’ont suffi, en réalité, à comprendre pourquoi ma sœur l’avait choisi. Jerry est un vrai gentil. Il aime les gens, tous les gens, et il est prêt à se mettre en quatre pour les rendre heureux. Quant à Penny, il pourrait tuer pour elle, j’en suis bien certain. Elle est sa reine, et ce matin-là, devant le poste de police de cette petite ville banale d’Indiana que, l’été dernier, je n’aurais pas été vraiment capable de situer sur une carte, je me dis que ma sœur a de la chance de l’avoir trouvé, son prince charmant, même dans son jogging qui ne ressemble à rien.
Bon sang, ce type me rend complètement fou. Malgré moi, je me cambre, mon sexe toujours emprisonné dans mon jean venant frôler sa cuisse. Mon gémissement le fait sourire, et il pose une main ferme sur ma queue, ses yeux braqués dans les miens. Déchiré d’excitation, je plaque mon pubis contre sa paume, aussi fort que je peux, et je me frotte contre lui, déclenchant des salves d’excitation presque douloureuses, qui irradient jusque dans mes reins.
Je n’ai jamais connu cela, cette sensation d’abandon total avec, qui plus est, un presque inconnu. Mais je sens que je peux lui faire confiance. C’est un sentiment inexplicable, puissant, et qui m’euphorise. Il y a longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien.
Mike, je commence à le comprendre, fait partie de ces types, placides en apparence, qui masquent un fond anxieux. Parler sans discontinuer, voilà sa façon à lui de lutter contre sa nature inquiète et préserver son armure de costaud inébranlable.
Tu n’as pas l’air de réaliser que de nos jours, la parole donnée n’a plus la moindre valeur. On jure, et puis on oublie aussitôt…