A.J. Elorn

Merci aux éditions L'harmattan et à Babelio pour cet envoi juste avant Noël.



Un livre qui puise dans le metavers et dans le passé de la toile avec des touches de startups.



Un livre étonnant dans sa construction et la fin qui détonne par rapport au reste du texte.



Cela parlera aux geeks et aux passionnés d'informatique.

J'ai reçu ce roman (que j'ai envie de qualifier d'expérimental dans le sens où ça a été une "expérience" de lecture pour moi) dans le cadre de la Masse Critique du mois de novembre et je remercie donc Babelio et L'Harmattan pour cet envoi.

Mon avis est mitigé parce que je distingue deux parties différentes dans ce livre qui sont deux faces d'une même histoire donc intimement liées mais qui divergent de par leur écriture et le point de vue narratif. Autant j'ai adhéré facilement à la nouvelle de science-fiction qui constitue la seconde partie du roman, autant j'ai trouvé la première ardue, nécessitant un effort de théorisation que je vais expliquer. Mais il demeure indéniable que sans la première partie on ne peut apprécier la seconde à sa juste valeur...

Au début du roman, le lecteur suit Jon.W de sa naissance à son adolescence, en passant par la petite enfance, des différentes phases de socialisation et d'autonomisation, la construction d'une identité, l'apprentissage des comportements sociaux dans un hameau pionnier qui va devenir une grande ville au fil des ans. Ce qui m'a été difficile à apprécier, c'est la métaphore filée du développement des programmes informatiques à la création du réseau internet car Jon.W est une innovation scientifique et technologique, une intelligence artificielle humanisée. J'ai trouvé cela très intéressant car cela ouvre de nombreux questionnements sur la possibilité de la construction d'une identité et d'une intelligence dans un environnement uniquement numérique, le thème du choix et du libre-arbitre, de l'imaginaire et des émotions, de ce qui est irréductiblement humain. Mais j'ai été frustrée de ne pas tout bien saisir parce que la métaphore m'était parfois obscure (faute de connaissances suffisantes en programmation et informatique des réseaux ?). J'ai saisi le sens général et le scénario de l'histoire mais je pense être passée à côté des subtilités théoriques, philosophiques ou sociologiques de ce qui se présente un peu comme une étude, l'analyse d'une expérimentation.

C'est ainsi qu'en abordant la seconde partie du livre, j'ai été soulagée du changement de point de vue narratif plus classique. Ce n'est pas à proprement parler une réécriture de la première partie même si le récit reprend les premières pages à l'identique, c'est plutôt une suite ou même le récit des conséquences (et des enjeux) de l'expérimentation décrite dans la première partie.

Le lecteur assiste à l'évolution de notre société contemporaine au contact du développement de l'intelligence artificielle, l'engouement et les réticences que cela provoque après la présentation d'un androïde plus vrai que nature auquel a été implanté une puce d'intelligence artificielle... Je vous laisse découvrir le lien entre les deux parties du livre et la fin que j'ai trouvée bluffante et quasi géniale !!!

Roman très court qui retrace l'historique et l'évolution du plus célèbre des réseaux sociaux, sous la forme d'une biographie (fictive évidemment) d'un personnage hybrique mi-humain, mi-composant électronique.

Cette histoire tout-à-fait déjantée, bourrée de références informatiques fera plaisir à tous les nostalgeeks (©Walex ;) )

J'ai apprécié les valeurs véhiculées dans cette utopie (peut-on dire dystopie ?) car je m'y reconnais (par exemple l'anti-capitalisme, la critique de l'économie à tout prix, le féminisme léger).

Ce petit livre se lit rapidement et est plutôt agréable.



[Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique]