Sans doute les seuls moments heureux que passera malgré la maladie, cet Algérois en exil forcé à Oran, coupé de sa ville comme de ses racines, de sa mère, de ses amis d'Alger, de sa troupe du Théâtre de l'Equipe et de la librairie Charlot, ce seront, au printemps, ces fuites à bicyclette vers les plages de Canastel où "le soleil et le vent ne parlent que de solitude". En été, vers celle de Aïn-el-Turck, de la Madrague, de Cap Falcon, des Dunes et de Trouville où les parents de Manette Chaperon, la cousine germaine de Francine, possédaient une villa au 2, rue de la Pêcherie. Sur ce plateau recouvert d'asphodèles, il lui semble alors que le paysage vibre dans la douceur subite du soir, entre la naissance et la mort, entre la beauté et la mélancolie.