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Citation de LivresdAvril


Marion Marchand joue une partition plus subtile puisque cette femme se pique de vivre dans son temps, en citoyenne inquiète et concernée, à l'écoute des battements du monde dont elle prend le pouls une ou deux fois par semaine, en lisant Paris Match dans la salle d'attente de son kinésithérapeute. Le calvaire des minorités ouïghoures, raconté par l'académicien Miguel Anfroy, trouve auprès d'elle une oreille attentive il lui est même arrivé de s'en faire la porte-parole exaltée dans un dîner de famille.
Consciente que les drames d'hier éclairent le fracas de l'époque, elle avale chaque année une petite pile de romans historiques, qui poussent comme des mauvaises herbes sur les étagères du living. C'est son "plaisir à elle", rétorque-t-elle à son mari lorsqu'il taquine son bovarysme et suggère qu'une inscription à la salle de sport de Nevers centre serait un passe-temps moins stérile. Patrick peut bien se moquer, elle s'en fout pas mal, au fond elle le sait flatté de partager le lit d'une intellectuelle, avec ce que cela suppose de sulfureux. Elle lit le soir, après le dîner. Ken Follett et Christian Jacq la promènent, prévenants comme le sont les bons tour-opérateurs, au pied des pyramides de Gizeh et des cités médiévales. Leur visite guidée est parfois pimentée d'une scène érotique, ce qui ne gâche rien. Lorsque "le jeune connétable fourrage le con déjà humide de la fille de l'aubergiste", Marion Marchand ferme les yeux. Si l'étalon en cotte de mailles a parfois les traits de Patrick Marchand, il emprunte de plus en plus souvent ceux de son kinésithérapeute. (p.42-43)
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