La Pologne c'est un pays charnière, sous le joug du voisin Russe très longtemps, brisé par le nazisme, vidé de sa population juive, patrie catholique par défaut ou excellence... La langue polonaise et ses artistes n'ont cessé d'osciller entre toutes ses tensions, l'amour du français aussi... L'auteur de ce livre en de multiple paragraphes ébauche et esquisses des éléments sur ces figures, essentiellement une, Antoni Stonimski, mais c'est surtout l'occasion de parler de son pays.
Intéressant. Même si il faudrait creuser un peu plus pour vraiment saisir le.s sujet.s.
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Parmi ces nouvelles, celle qui donne son titre à l'ouvrage, "Les fenêtres d'or", est en fait un court roman, qui dépeint les efforts de Jozef Klon pour entrer et sortir du ghetto de Varsovie. C'est dans ce ghetto que, de 1940 à 1943, l'Allemagne nazie a enfermé les 380 000 habitants juifs de la ville de Varsovie, avant de les emmener dans les camps de la mort. Le héros se trouve pris dans le soulèvement du ghetto et les massacres commis par l'armée allemande et... ses affidés polonais et ukrainiens ! On est "littéralement" pris à la gorge par l'horreur décrite par Adolf Rudnicki. Rien n'est épargné, de la lâcheté de certains habitants du ghetto au courage de ceux qui ne figuraient pourtant pas parmi les victimes désignées de ce génocide. Au milieu de cette sauvagerie l'amour est là pourtant, et l'espoir, au-delà de toute souffrance. Loin d'un plaidoyer larmoyant comme il y en eut tant sur un sujet aussi sensible, le "vécu" est là et nous entraîne dans son souffle. Pendant le temps de la lecture, on vit avec ces personnages, dont certains sont des traîtres qui finissent pas se comporter en héros. Toute la complexité de l'âme humaine est dépeinte, dans une langue expurgée de tout artifice, admirablement rendue par la traduction. Par comparaison avec ce chef-d'œuvre, les autres nouvelles, d'un format réduit, sont d'un accès beaucoup plus difficile, sans doute en raison de la contraction de la narration. Mais quand même, quelle classe ! Une œuvre forte, à (re)découvrir...
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Parmi ces nouvelles, celle qui donne son titre à l'ouvrage, "Les fenêtres d'or", est en fait un court roman, qui dépeint les efforts de Jozef Klon pour entrer et sortir du ghetto de Varsovie. C'est dans ce ghetto que, de 1940 à 1943, l'Allemagne nazie a enfermé les 380 000 habitants juifs de la ville de Varsovie, avant de les emmener dans les camps de la mort. Le héros se trouve pris dans le soulèvement du ghetto et les massacres commis par l'armée allemande et... ses affidés polonais et ukrainiens ! On est "littéralement" pris à la gorge par l'horreur décrite par Adolf Rudnicki. Rien n'est épargné, de la lâcheté de certains habitants du ghetto au courage de ceux qui ne figuraient pourtant pas parmi les victimes désignées de ce génocide. Au milieu de cette sauvagerie l'amour est là pourtant, et l'espoir, au-delà de toute souffrance. Loin d'un plaidoyer larmoyant comme il y en eut tant sur un sujet aussi sensible, le "vécu" est là et nous entraîne dans son souffle. Pendant le temps de la lecture, on vit avec ces personnages, dont certains sont des traîtres qui finissent pas se comporter en héros. Toute la complexité de l'âme humaine est dépeinte, dans une langue expurgée de tout artifice, admirablement rendue par la traduction. Par comparaison avec ce chef-d'œuvre, les autres nouvelles, d'un format réduit, sont d'un accès beaucoup plus difficile, sans doute en raison de la contraction de la narration. Mais quand même, quelle classe ! Une œuvre forte, à (re)découvrir...
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