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3.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Nicolet , le 14/03/1849
Mort(e) : 1922
Biographie :

Adolphe Poisson est un poète québécois.

Père du juge Jules Poisson et grand-père du militant rininste Jacques Poisson, il a passé presque toute sa vie dans la ville d'Arthabaska.

Il a fait des études au Séminaire de Québec et au Séminaire de Nicolet. Il fut admis au Barreau en 1874. Par la suite, il fut receveur de l'enregistrement dans le comté d'Arthabasca.

Il a publié trois recueils de poésie: "Chants canadiens" (1880), "Heures perdues" (1894) et "Sous les Pins" (1902). Le thème principal de sa poésie se trouve dans les petits sujets, liés à la vie calme et recueillie.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
L'HOSPITALITÉ DU POÈTE

LE silence s'est fait dans mon humble demeure,
Les enfants sont partis, les ormes effeuillés ;
Et parmi les débris d'un bel été je pleure
Mes petits oiseaux envolés.

Les vents doux qui faisaient courber les tiges vertes
Et berçaient les rameaux de l'érable orgueilleux
Ne viennent plus le soir aux fenêtres désertes
Caresser mes rideaux soyeux.

Tous les chants se sont tus, et cette étroite allée,
Où souvent se perdait mon rêve aux ailes d'or,
N'a plus de frais ombrage, et déjà la gelée
Tisse une robe blanche à la source qui dort.

Plus rien . . . . Mais, ô bonheur ! sur la neige durcie
J'ai vu s'abattre un soir de petits oiseaux gris,
Ils voltigent par bande et leur aile transie
Laisse les bois frileux pour de plus chauds abris.

Ils avaient leurs doux nids dans la forêt voisine,
Ils se faisaient l'amour à l'ombre des halliers,
Mais la neige est venue, et la troupe mutine
Fond sur nos toits hospitaliers.

Soyez les bienvenus, hôtes toujours fidèles
Qui n'avez pas suivi dans leur rapide essor
Les merles oublieux, les folles hirondelles,
Et qui restez ici pour partager mon sort !

Je vous ai fait construire une retraite douce.
Quand les rameaux plieront sous l'effort des autans,
Vous y réchaufferez dans des nids faits de mousse
Vos petits membres grelottants.

Au lieu de disputer à la nature avare
Le petit grain de mil sous la neige oublié,
Vous trouverez au nid que ma main vous prépare
Le grain de mil multiplié.

Fuyez le trait perfide et l'embûche méchante
Que l'oiseleur cruel cache au bord des ruisseaux ;
Approchez-vous de moi : le poète qui chante
Toujours fut l'ami des oiseaux !

Libres, vous resterez, car, mes chers petits êtres,
Vous aimez comme moi la douce liberté.
Aux dentelles du toit venez suspendre en maîtres
Le nid de l'hospitalité !

Que le vent de novembre effeuille le bocage,
Que la brise de mai ramène les beaux jours,
Pour vous c'est la patrie, et votre aile voyage
De ma main bienfaisante au lieu de vos amours.

Soyez les bienvenus, hôtes toujours fidèles,
Qui n'avez pas suivi dans leur rapide essor
Les merles oublieux, les folles hirondelles,
Et qui restez ici pour partager mon sort.
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MES PINS

J'ai l'ombre de trois pins.
Ces rois de mon parterre
Lèvent avec orgueil leurs fronts vertigineux.
Au printemps plus d'un nid s'y loge avec mystère,

Attiré par l'odeur de leur bois résineux.
O pins, vous survivrez à mon humble mémoire,
Et quand je dormirai dans l'oubli des vivants,
Que rien ne restera de mon pâle grimoire,

Un jour, lorsque, couché là-bas au cimetière,
Je mêlerai ma cendre à l'humus engraissé,
Vous braverez le ciel de votre cime altière,
Témoins longtemps debout d'un fragile passé.

Les saisons passeront, les mois et les années,
Sous vos rameaux les nids succéderont aux nids;
Dépouille de l'hiver, vos aiguilles fanées
Serviront de jonchée aux gazons tout jaunis.

Un jour vous tomberez pourtant sans une trace,
Moins heureux que les pins si vantés de Tibur ;
Pour vous rendre immortels vous n'aurez pas Horace
Et vous disparaîtrez comme le barde obscur
Vous couvrirez mon toit de vos rameaux mouvants.

Mais plus heureux que vous, ma cendre va renaître.
Un jour je sortirai de mon dernier sommeil;
A l'appel de mon Dieu je reprendrai mon être,
Tandis que vous, ô pins, c'est la mort sans réveil.
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A MA MÈRE

Sur son front refroidi je viens de déposer
Pour la dernière fois un filial baiser,
Et, penché sur la couche où gît l'inanimée,
J'ai contemplé sa lèvre à tout jamais fermée,
Ému, j'ai cru saisir dans son regard éteint,
L'aube de l'au-delà qui scelle son destin.
Oh ! si je n'avais point l'espoir d'une autre vie,
Si celle que je pleure et qui nous fut ravie
Descendait tout entière au fond du trou béant,
Sa poussière à la tombe et son âme au néant,
Je dirais au Seigneur : " A quoi sert sur la terre
D'être épouse fidèle et d'être bonne mère
Si pour tant de soucis et tant de dévouements
Il ne reste de nous que de vils ossements ? " ,
Oh ! non, Dieu de bonté, cela n'est pas possible ;
Ton cœur est plein d'amour si ton bras est terrible,
Et ceux que tu fis naître ont droit à ta pitié !
Je t'en supplie au nom du Grand Crucifié,
Pour éclairer mon deuil d'un rayon d'espérance,
Paire taire le doute et calmer la souffrance,
Permets que je la voie, ô douce vision !
Contemplant pour toujours les splendeurs de Sion.
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UN COMBAT AVEC MA MUSE

LE beau travail de la pensée
Parfois fatigue mon esprit.
Quand penche ma tête lassée
La muse alerte me sourit.
Autour de l'humble forteresse
Voilà déjà que la traîtresse
Fait résonner tous ses pipeaux.
A cette charge irrésistible
Mon cerveau demeure insensible
Et je reste dans mon repos.

Pour faire un véritable siège
Elle va chercher du secours
Et revient avec son cortège,
Doux pensers, souvenirs, amours,
D'abord joyeuses et pareilles
A de bruyants essaims d'abeilles
Qui s'échappent de leur prison,
Arrivent de belles pensées,
Complices à l'assaut lancées
Pour me faire perdre la raison !


Avec courage je tiens ferme
Contre l'aimable régiment ;
Toujours mon oreille se ferme
A ce joyeux bourdonnement.
Mais un autre renfort arrive !
Poète, sois sur le qui vive ;
Voici venir les blonds amours.
Tirailleurs aux superbes poses,
Ils me décochent leurs traits roses,
Et leurs carquois en ont toujours !

Je tiens bon ! ma muse perfide
Désirant plus vite en finir,
Commande d'un geste rapide
A mon plus aimé souvenir.
C'est le signal de ma défaite
De sa victoire satisfaite
La muse entre sans hésiter.
Ses vaillants complices comme elle
Font irruption pêle-mêle . . .
La place est prise ... Il faut chanter !

Alors dans mon cerveau bourdonne
Longtemps l'étrange bataillon,
Comme dans un clocher quand sonne
Un étourdissant carillon.
De sa victoire déjà lasse,
La muse pour vider la place Aux souvenirs donne congé ;
Pensers, amours suivent bien vite,
Et grâce à cinq strophes sans suite
Voilà mon esprit soulagé !
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A MON FRÈRE ROMÉO

Toi qu'enleva sitôt l'appel du Tout-Puissant,
Ô frère par le cœur autant que par le sang.
Qui fus pendant trente ans dans des travaux austères
Forcé de recopier la prose des notaires,
Il me semble te voir assis et tout courbé
Jusqu'au dernier moment sur le registre B.
Poursuivant sans repos ta tâche journalière,
Mes pins manquent depuis ta course familière.
Car tu venais souvent l'hiver comme l'été
Égayer ma maison de ta franche gaîté.
Le piano privé de ton doigté d'artiste
N'a plus le même son et sa note est plus triste,
Et mon foyer chagrin de ton si prompt trépas,
Va conserver longtemps l'empreinte de tes pas
Et répéter l'écho de ta chanson joyeuse.
Qui redira jamais ta mimique amuseuse,
Ta riposte si vive et ton esprit gaulois,
Le tout dit sans malice et sur un ton courtois ?
II me semble te voir épanchant ton génie
Sur le clavier vibrant de force et d'harmonie.
Le faisant tour à tour chanter, rire ou pleurer,
De la gamme vainqueur sans à peine effleurer.
Aux partis de plaisir toujours indispensable.
Il fallait aux amis ta verve inépuisable
C'est surtout près des tiens que j'aime à t'évoquer
Alors que tes enfants venaient tous se grouper
Pour écouter, ravis, sur l'instrument sonore,
Ces impromptus touchants qui me charment encore.
Mais ce dont j'ai gardé le plus cher souvenir.
C'est le soir de ta mort où tu les fis venir,
Que près du piano réunis tous ensemble.
Pour la dernière fois et d'une voix qui tremble,
Tu chantas avec eux la chanson de l'adieu,
Car une heure plus tard tu rendais l'âme à Dieu.
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LA RIME

Un jour, pour la vouloir trop sonore et trop belle,
Je cherchais vainement une rime rebelle,
Et la capricieuse, en me narguant ainsi,
De ma muse en arrêt redoublait le souci.
Je croyais la saisir, et, nouvelle souffrance,
L'infâme me laissait dans la désespérance.
Par un caprice voir son poème manqué,
Un poète pour moins pourrait être offusqué.
Pour un si vil obstacle un beau rêve qui croule !
Et les pensera divins qui me venaient en foule
Et qui lassés d'attendre un vers pour s'y loger,
Ne demandent pas mieux que de déménager,
Laissant ma pauvre tête abasourdie et vide ;
Ce malheur, je le dois à la rime stupide
Qui se décide enfin, regrettant son travers,
A venir prendre place à la fin de mon vers.
Hélas ! il est trop tard ; aussi toute piteuse,
A mon rêve défait elle semble boiteuse,
N'étant plus l'idéal que j'aurai tant cherché;
Et d'en par là finit mon poème ébauché.
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