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Critiques de Adrian Daub (4)
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La pensée selon la tech : Le paysage intellec..

Quelles sont les recettes des grandes entreprises technologiques ? Voilà ce à quoi tente l’auteur, Adrian Daub, de répondre. Ce n’est pas un traité d’économie mais de grandes idées générales qui structurent ou forment l’esprit des dirigeants ou équipes des entreprises de la Silicon Valley. C’est plutôt assez réussi.

Si on y regarde de plus près, les dirigeants de la tech ont à peu près le même discours, celui de rendre le monde meilleur, un monde différent et plus centré sur l’humain etc. Des grandes théories à apparence humaniste mais il n’y en vraiment rien. Et ces dirigeants, indépendants les uns les autres, ont une manière de procéder similaire, bien clarifiée par l’auteur.

Par exemple, le décrochage scolaire dans le milieu universitaire. Beaucoup de leaders avouent avoir abandonné leurs études mais c’était pour mieux rebondir. L’idée de l’échec scolaire est même formateur. Les antiélitistes deviennent même au final des élites. Le serpent se mord la queue, en gros les anarchistes ne s’affranchissent pas de l’institution. Au contraire.

L’auteur est professeur en littérature. Alors même si l’ouvrage ne parle que de dirigeants hi-tech, il réussit à comparer l’action ou l’idée, celle d’un homme du XXIème siècle brillant dans la technologie (Elon Musk, Steve Jobs ou d’un Zuckerberg) par une nouvelle d’Allan Poe, une citation de Nietzsche, de Baudelaire ou par un film. Comme quoi ce sont les mêmes idées qui sont véhiculées siècle après siècle. Invente-t-on vraiment de nouvelles choses ? Les mythes ont été et restent à nouveau d’actualité aujourd’hui. L’auteur décortique le paysage intellectuel, le déconstruit et on se rend compte qu’au final, l’homme moderne n’est bercé que par des illusions, creuses ou avec toujours un même processus, assez finement analysée par l’auteur Daub.

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La pensée selon la tech : Le paysage intellec..

Fascinée par l'univers de la tech américaine et la culture de la Silicon Valley, ce livre m'a de suite attirée.

Ma déception est donc à la hauteur de la hype que j'avais eu en lisant le titre et la 4ème de couverture.

En effet, il faut bien comprendre ce qu'est ce livre et surtout qui est son auteur. Il s'agit, en effet, d'un universitaire spécialisé en littérature.

Moi qui m'attendais à une simple déconstruction des mythes véhiculé par la Silicon Valley, j'ai eu une étude des influences intellectuelles et philosophiques des gourous de la tech américaine. Et même si l'auteur tente d'expliquer ses influences et de les battre en brèche, le lecteur lambda sera vite dépassé par ses explications et ses démonstrations.

Pour moi, l'auteur échoue totalement à rendre son récit accessible. C'est un expert qui parle à des initiés. J'ai lu des pages et des pages sans comprendre un traitre mot... pour finalement arriver sur un paragraphe qui amenait une remise en perspective concrète et qui me permettait de saisir l'idée de base.

Je suis très déçue de ce livre, mais peut-être que je n'étais tout simplement pas la cible.



Donc, si vous cherchez un pamphlet qui déconstruit l'idéologie de la Silicon Valley et ses gourous avec une approche très concrète, n'achetez pas ce livre.

Si vous cherchez un livre plus intellectuel basé sur une approche littéraire et philosophique (et que vous avez quelques connaissances dans ces domaines), tentez votre chance. Vous y trouverez peut-être votre bonheur.
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La pensée selon la tech : Le paysage intellec..

Merci aux éditions C&F et à Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de la dernière masse critique.

J'avoue j'ai eu beaucoup de mal à arriver au bout, ce livre est très pointu ...pour les non initiés c'est difficile de s'y retrouver.

J'y ai vu beaucoup de questions, beaucoup d'hypothèses et je n'ai pas trouvé beaucoup de réponses.Desolée, je pensais à un ouvrage un peu plus accessible au commun des mortels.

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La pensée selon la tech : Le paysage intellec..

Il ne doit pas nécessairement en être ainsi



Dans son avant propos Fred Turner souligne : « Daub ne se contente pas de déboulonner ces mythes, il montre comment et pourquoi tant de personnes s’y sont laissées prendre. S’il vous est déjà arrivé de vous demander pourquoi il est devenu si difficile d’appréhender les nouvelles technologies et leurs effets sur la société, ce livre est fait pour vous ».



« Voici un livre sur l’histoire des idées d’un monde qui aime faire croire que ses idées n’ont pas d’histoire ». En introduction, Adrian Daub souligne que les entreprises technologiques « se contentent de créer un produit, puis de chercher à le commercialiser » mais que cela ne nous dispense pas d’analyser leur récit et comment il s’inscrit dans notre monde. Il indique qu’il va aborder l’origine des idéaux affichés par ces entreprises, la présentation des changements comme soi-disant inévitables, « Le secteur aime frapper les changements qu’il produit du sceau de la loi naturelle », l’histoire derrière une certaine présentation des histoires, « les entreprises technologiques encouragent délibérément l’amnésie autour des concepts sur lesquels elles s’appuient pour élaborer des politiques publiques (sans admettre le faire) », le travail rendu plus flexible et moins cher pour les entreprises du VTC, « leurs chauffeurs sont des entrepreneurs indépendants qui n’ont pas de pouvoir de négociation, pas d’avantages sociaux et très peu de protections juridiques », les concepts et idées présentées comme novatrices « mais qui ne sont en réalité que des thèmes éculés revêtus de sweats à capuche », les mots brouillants les distinctions, les communications (qui pourraient être nommées propagande), la rencontre fructueuse pour certains entre des idées reçues et du financement, « La tech telle que nous la connaissons aujourd’hui est le fruit de cette rencontre entre certaines idées reçues et une quantité massive de liquidités qui n’avaient nulle part où aller », l’histoire localisée… « Dans les chapitre suivants, j’essaierai de montrer non seulement comment certaines idées imprègnent le monde de la tech, mais aussi comment ce secteur se présente à une presse avide de héros et de méchants, d’histoires spectaculaires dans un milieu en réalité assez peu spectaculaire ».



Les nouvelles technologies semblent participer d’un monde enchanté et dépolitisé. Les nouvelles dépendances, bien lucratives pour certains, induites par leur utilisation – l’ordiphone semble devenu une prothèse pour beaucoup – se masquent sous les termes d’utilité et de liberté, réduites aux individus connectés mais isolés.



La critique semble interdite, dissoute sous une modernité naturalisée. C’est pourquoi, j’apprécie le travail d’édition de C&F sur ce sujet. J’avoue avoir souvent souri à la lecture de ce livre. Adrian Daub analyse successivement un certain nombre de mythes derrière des concepts aux contours peu précis : Décrochage, Contenu, Génie, Communication, Désir, Disruption, Echec.



J’ai notamment apprécié les passages sur l’« égalité » des idées, la formation d’« individus polyvalents » et de citoyen·nes en démocratie, les dissonances cognitives, l’exagération de la « prise de risque », l’infantilisation, l’anti-élitisme élitiste, le « truc », les évolutions de la communication et les changements induits dans nos manières de pouvoir penser, la/le solitaire et les communautés, le pessimisme optimiste, le déterminisme technologique, la « primauté de la plateforme », la prédation des données, les médias et les messages, les réalités travesties en romanesque, l’esthétisation du travail, le « jeunisme », le mythe de la réalisation de soi, l’individualisme héroïque, les technophiles, l’exploitation des déceptions, le fantasme de la transparence, la communication sur les systèmes de communication, les jargons, l’absence de cadre commun et ceux qui en profitent, les messages et leurs compréhensions, les provocations déguisées en informations, les trolls, l’« objectivité » d’algorithmes, les théories qui n’expliquent rien, les disruptions, les reconditionnements de platitudes et le verbiage, la place de la foi, les gardiens de savoirs ésotériques, les publireportages, la continuité et la discontinuité, les règles et les normes, la fétichisation du discours sur l’échec, individualisation et le « moi créatif », la primauté du récit, « ils inventent des histoires qui expliquent pourquoi il doit nécessairement en être ainsi ».



Plus discutables me semblent les remarques sur les cultures orales, les références à Karl Marx et une conception déterministe du taux de profit et de sa baisse soi-disant inévitable, le fil entre capitalisme et socialisme…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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