Résister à la nuit, c’est ce qui m’empêche de grandir. Ce qui nous a rapprochés, Maher et moi, c’est notre peur de la nuit : une hantise que je ressens, même ce soir, devant l’effacement du jour. Nous n’avons peur ni de l’avenir, ni du lendemain, ni de l’aurore, ni de faire la sieste ou la grasse matinée : nous avons peur de la nuit noire. Pour nous, il ne devrait y avoir ni lune, ni saisons, ni années. L’âge venant ne nous surprendra pas. Nous vivons au jour le jour et laissons la nuit à la nuit.