AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Sio


Pierre et elle en avaient longuement discuté : le Labourd était une région "difficile", qu'il convenait de mettre au pas. Les hommes, souvent des marins bagarreurs, restaient si longtemps en mer qu'ils avaient perdu tout respect pour quiconque n'était pas leur capitaine - y compris l'autorité royale. Les femmes avaient appris à se passer de leurs époux dans la plupart des aspects de leur existence, au point qu'elles avaient fini par endosser des rôles typiquement masculins - y compris au sein de l’Église. Les bourgeois locaux imaginaient pouvoir se faire appeler "seigneurs de maison", faisant vaciller les fondations même de ce qui faisait la noblesse française ; et pensaient même pouvoir se réunir en assemblée à Ustaritz, dans l'arrière-pays bayonnais, pour décider du destin de leur région. Le tout saupoudré de croyances, de superstitions et de festivités étranges issues du folklore basque, qui faisait souffler un vent de folie dans tout le Labourd. D'un point de vue extérieur, ni la France ni l'Espagne ne semblaient avoir la moindre autorité au Pays basque, faisant d'Henri IV et de Philippe III la risée des monarques européens. Le roi d'Espagne, excédé, avait envoyé l'Inquisition à peu près au même moment où Pierre de Lancre s'était vu offrir une mission royale. Il convenait d'endiguer le chaos des deux côtés des Pyrénées.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}