Les steaks sont trop cuits, les haricots pas assez, la bière trop légère et le whiskey si coupé à l'eau que j'ai l'impression de boire du thé. Mais ça fait du bien d'avoir un repas chaud dans le bide. Quand on est Veneur, dès qu'on peut manger, on mange. Beaucoup. On fait des réserves à se faire péter le ventre, on dort, comme des bienheureux, on baise, on picole, on se repose, bref, on se refait une santé. Puis on repart, et on passe deux mois à grignoter des racines, du pemmican et du lard séché, à se traîner dans la boue et la glace et à regarder tout le temps derrière notre épaule, avec la trouille permanente de voir un Rej s'approcher de trop près.