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Citation de Ahoi242


- Vivaldo ! Vivaldo ! Vivaldo ! Vivaldo ! - criait son chef de bureau, mais il n'entendait cette voix que là-bas au fond, où elle disparaissait dans un coin.
C'est ainsi que ma grand-mère a commencé à me raconter l'histoire de Vivaldo Bonfim, mon père. Il travaillait au 7ème Secteur des Impôts et vivait dans un monde ennuyeux, plat, terne, assommant, rempli de papiers, de dossiers, et autre bureaucratie que les arbres servent à fabriquer. C'était un monde exempt de littérature. Ma mère était enceinte de moi, je nageais dans son utérus, tournais comme le linge dans la machine à laver, à cette époque fatidique. Mon père ne pensait qu'aux livres (des livres, encore des livres !), mais la vie avait une opinion différente, sa vie à lui pensait à d'autres choses, elle était distraite, et il avait dû se trouver un travail. La vie, souvent, n'a aucune considération pour ce que nous aimons. Malgré cela, mon père emportait des livres (des livres, encore des livres !) au bureau du 7e Secteur, et lisait en cachette dès qu'il le pouvait. Ce n'est pas une attitude à conseiller, mais c'était plus fort que lui. Il plaçait toujours un livre sous les documents modèle B, les imprimés concernant les changements d'activité et autres papiers aux noms ronflants, et il lisait discrètement, en faisant semblant de travailler. Ce n'était pas très joli comme attitude, mais mon père ne pensait qu'aux livres. C'est cela que ma grand-mère m'a raconté, avec toutes ses pensées pleines de rides sur son front.
Je n'ai jamais connu mon père. Quand je suis né, il n'était déjà plus de ce monde. (p.9)
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